Voulu comme un thriller à la Die Hard, ce film avec Laurence Fishburne attend une date de sortie depuis 18 ans !

Déjà échaudé par le destin très contrarié de son film « American History X », le réalisateur Tony Kaye sera à nouveau laminé quelques années plus tard pour un autre film jamais sorti en salle, Black Water Transit, voulu comme un thriller à la Die Hard.

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Le réalisateur britannique Tony Kaye est-il maudit ? Voire. On a bien évidemment en tête son tout premier et terrible film American History X, sorti en 1999 chez nous, qui était porté par un impressionnant Edward Norton en néo nazi, frère aîné d’un impeccable Edward Furlong, encore en pleine possession de ses moyens avant sa descente aux enfers durant des années pour des problèmes de drogue.

Tournage sous très haute tension

Le film sera hélas un gros échec en salle; il ne ramassera même pas 24 millions de dollars au box office international. En fait, le tournage du film fut très tendu entre Norton et le réalisateur. L’acteur a tellement mis son grain de sel dans la mise en scène et la réécriture du scénario que le réalisateur a voulu quitter le navire.

Finalement, c’est Edward Norton, soutenu par New Line Cinema, qui s’est lui-même occupé du montage définitif, en remontant le film dans le dos du réalisateur. Tony Kaye a alors tenté de faire retirer son nom du générique en intentant un procès contre le syndicat des réalisateurs et New Line Cinema, réclamant le fameux alias (désormais disparu) Alan Smithee.

En vain, car selon le syndicat, le cinéaste aurait enfreint une des règles en révélant à la presse pourquoi il voulait faire retirer son nom. Il s’était en effet généreusement défoulé dans les colonnes de Variety, expliquant que Norton avait sabordé le dernier quart d’heure de son film…

Un nouveau (sale) coup du sort

Après deux films inédits chez nous (dont un documentaire, Lake on Fire, qui évoque la question de l’avortement aux Etats-Unis), Tony Kaye espérait se remettre en selle avec Black Water Transit, un polar adapté d’un roman du même nom écrit par Carsten Stroud.

L’intrigue ? Dans une Nouvelle Orléans post ouragan Katrina, Jack Vermillion, cadre dans le secteur du transport maritime, se retrouve dans une situation plus compliquée que prévue après avoir accepté d’aider les autorités fédérales à démasquer un trafiquant et voyou notoire.

Tandis que le rôle principal était confié au chevronné Laurence Fishburne, le réalisateur convoquait autour de lui un casting plutôt solide, dont Karl Urban en antagoniste, Stephen Dorff, et Brittany Snow.

En voici la bande-annonce…

Bien que le tournage se soit achevé en août 2007, le film a été empêtré dans une bataille juridique avec le principal financier du film, Aramid Entertainment au cours des années suivantes; la société de production n’ayant pas réussi à terminer et à sortir le film dans les délais convenus avec Aramid. Il faut dire aussi qu’Aramid Entertainment a un profil un peu particulier : la société est en effet installée dans les îles Cayman…

Le coup d’envoi d’une invraisemblable bataille judiciaire fut donné en novembre 2009, alors que le producteur du film et son associé, Ron Tutor, étaient poursuivis en justice par un fond d’investissements qui leur réclamait 120 millions de dollars de dédommagement.

Trois ans plus tard, Tony Kaye expliquait que le montage du film n’était toujours pas fini, et qu’il avait même besoin de faire des reshoot. Un accord a finalement été conclu en 2014, qui n’a pourtant pas permis de sortir Black Water Transit.

En juin 2018, onze ans (!) après le supposé dernier tour de manivelle, celui qui fut, in fine, désigné comme le détenteur des droits du film, à savoir le producteur David Bergstein, fut reconnu coupable de fraude et condamné à huit ans de prison.

Après tant d’années et un tel parcours, on peut sans risque dire que Black Water Transit ne sortira jamais des limbes dans lesquelles il est coincé. Dommage…

Source: AlloCiné

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