Il arrive malheureusement que des talents se retrouvent parfois coincés sur un film et forcés de le tourner, même s’ils ne le veulent pas. Comme Whoopi Goldberg, par exemple, qui a vécu un chemin de croix sur le film « T-Rex », sorti en 1996…
Lorsqu’on est acteur ou actrice, aussi bon soit-il ou soit-elle, on n’a pas toujours le luxe de faire de bon choix de rôles, et se contenter de prendre ce qui passe, parce qu’il faut bien faire bouillir la marmite.
C’était par exemple le cas de Jeremy Irons, qui avait accepté la périlleuse proposition de tourner dans un nanard intégral. En l’occurrence une atroce adaptation de Donjons & dragons, massacrée dans des proportions bibliques par un dénommé Courtney Solomon. L’acteur justifiera ainsi son choix en 2010, dans un entretien accordé au Guardian : « je venais juste d’acheter un château, il fallait que je le paye, en quelque sorte ».
Et puis il y a, à côté, des talents qui se retrouvent parfois coincés sur un film et forcés de le tourner, même s’ils ne le veulent pas; toujours pour des questions juridiques évidemment. C’était le cas de Channing Tatum dans le premier film G.I. Joe. Ou Mike Myers, contraint d’endosser le costume du Chat Chapeauté. Un rôle qu’il a non seulement détesté au point de qualifier l’expérience de « cauchemardesque », mais qui a en prime fait un bide colossal au box office. La double peine, en quelque sorte…
« C’est dans cette bien malheureuse catégorie que vient se ranger un nanard de compétition -et même carrément embarrassant- sorti il y a presque 30 ans : T-Rex. La victime ? Nulle autre que Whoopi Goldberg.
Denver n’est pas le dernier des dinosaures, il y a aussi Theodore
Dans cette comédie d’1h25 et déjà dégraissée jusqu’à l’os, l’actrice y incarnait Katie Coltrane, une femme-policier chargée de former un nouvel équipier : Theodore Rex, alias Teddy, un dinosaure délégué pour retrouver les meurtriers d’un autre dinosaure. Lors de leur enquête, quelque peu bouleversée par les amours de Teddy pour une dame de son espèce, ils découvraient les agissements machiavéliques d’Elizar Kane (pauvre Armin Mueller-Stahl…), un savant spécialiste de l’ADN qui voulait contrôler toutes les espèces de la planète…
Lorsque les producteurs ont approché l’actrice pour le film, elle a d’abord accepté, mais s’est ensuite retirée une fois le projet lancé. Le producteur Richard Abramson a poursuivi Goldberg en justice pour 20 millions de dollars pour avoir rompu un « accord verbal », prévoyant qu’elle jouerait dans le film. Goldberg a déposé plainte à son tour.
Mais les choses ne se sont pas déroulées comme elle le souhaitait… L’accord verbal en question était en fait une discussion téléphonique entre elle et le producteur. « Je m’engage à 100 %, je soutiens ce projet à 100 % » lui a-t-elle dit, tandis que son répondeur enregistrait la conversation…
« Tu as fait de ma vie un véritable enfer »
Abramson et ses avocats ont présenté l’enregistrement au tribunal, et bien que l’équipe de Goldberg ait fait valoir qu’il s’agissait d’un enregistrement illégal, les délibérations se sont poursuivies. Ils ont finalement conclu un accord, versant 7 millions de dollars à Goldberg pour jouer dans le film.
Comme l’a raconté le site slashfilm en 2015, la comédienne lâcha au producteur ces propos lors de leur dernière séance de médiation : « Peut-être que dans dix ans, toi et moi pourrons prendre un café et en rire. Mais tu as fait de ma vie un véritable enfer, et je te déteste de tout mon cœur ». Le même article cite Stefano Ferrari, un autre producteur du film, racontant que Goldberg traitait Abramson de « fils de pute » chaque fois qu’elle le voyait sur le plateau… Bonne ambiance donc.
Toujours est-il que, in fine, Whoopi Goldberg s’est retrouvée ficelée à tourner un film qu’elle déteste profondément, et qui, de surcroît, est le film le plus cher jamais réalisé à avoir atterri directement dans les rayonnages vidéo sans passer par la case cinéma. C’est dire l’humiliation.
Source: AlloCiné