Né en 1975 sous le nom de Cinélibre, le distributeur belge Cinéart célèbre son demi-siècle. La Cinematek et l’UGC lui consacrent deux grandes rétrospectives, tandis que le cinéma Palace propose une exposition d’affiches.
Trois jalons de Cinéart : d’une Palme d’or à un blockbuster, jusqu’aux œuvres les plus récentes
À l’origine, il y a une étincelle post-68 : Eliane Dubois (1948-2013) veut donner vie à des films militants et invisibles dans les salles classiques. Ce geste artisanal devient, au milieu des années 1990, une structure plus solide, et Cinélibre devient alors Cinéart. Toujours dans l’esprit de défendre les œuvres fragiles, révéler des talents et tenir tête au marché.
En un demi-siècle, Cinéart est passé du combat militant à une place centrale dans le paysage. C’est le distributeur de référence du cinéma d’auteur en Belgique, qui a accompagné une vingtaine de Palmes d’or, de Incendies de Denis Villeneuve à Memories of Murder de Bong Joon-ho, en passant par les frères Dardenne. Funambule entre fragilité et succès, Cinéart a aussi su concilier coups de cœur et locomotives comme Le Seigneur des anneaux.
La société a survécu à la disparition du DVD, au passage au numérique, aux vagues de plateformes, avant d’accueillir en 2024 Mubi — plateforme internationale du cinéma d’auteur — à son capital. Sous la codirection de Stephan De Potter, Cinéart continue de tenir la salle comme colonne vertébrale, dans un monde où l’image se consomme partout ailleurs. Pour cet anniversaire, la Cinematek projette 50 films jusqu’au 30 novembre, UGC en aligne 24 chaque week-end jusqu’au 23 novembre. Le Palace complète par une exposition d’affiches iconiques. Un demi-siècle plus tard, l’utopie fondatrice a toujours bien rendez-vous avec l’écran.
Source: Ecran Total