« C’était très dur ce qui m’était renvoyé » : la sortie de ce film il y a 21 ans n’a pas laissé un bon souvenir à Catherine Frot

Catherine Frot revient sur son rôle controversé dans “Vipère au poing” : un pari artistique courageux qui a bouleversé l’actrice.

En 2004, Catherine Frot se lançait dans un pari risqué en interprétant l’un des personnages les plus durs de sa carrière : celui de la terrible “Folcoche”, une mère cruelle et autoritaire dans Vipère au poing, adaptation du roman autobiographique d’Hervé Bazin. Si l’expérience de tournage fut enrichissante, la réception du film, elle, laissa un goût amer à l’actrice.

Déjà auréolée d’une belle reconnaissance professionnelle – deux César à son actif (meilleur second rôle en 1997 pour Un air de famille, et meilleure actrice en 2016 pour Marguerite) – Catherine Frot est connue pour sa grande polyvalence. Habituée aux rôles comiques qui lui ont valu l’affection du public, elle n’a jamais hésité à s’aventurer dans des registres plus sombres. Mais cette incursion dans le drame familial avec Vipère au poing ne s’est pas déroulée comme elle l’espérait.

Vipère Au Poing

Sous la direction de Philippe de Broca – qui signait là son dernier film avant son décès – elle incarne alors une mère glaciale et maltraitante, aux côtés de Jacques Villeret. Un rôle très éloigné de son image habituelle qu’elle avait pourtant accepté avec enthousiasme.

“J’avais envie d’aller vers des choses un peu démoniaques, hors normes, théâtrales même”, a-t-elle déclaré.

Les critiques vont bon train

Malheureusement, à sa sortie, le film est accueilli durement par la critique. Dans une émission diffusée sur Canal+ en 2016, En aparté, l’actrice revient sur ce moment difficile : “C’est la presse qui a dit : ‘Mais qu’est-ce que Catherine Frot fait dans ce film ?’ Moi, j’avais été très malheureuse quand le film est sorti, c’était très dur ce qui m’était renvoyé, un contre-emploi absolu, quelle erreur…”

Le souvenir d’Alice Sapritch, inoubliable dans la première adaptation télévisée, semblait trop prégnant pour certains spectateurs, rendant la comparaison inévitable. Mais pour Frot, l’intention était différente, plus ancrée dans une interprétation personnelle du personnage : “Bon, c’est vrai qu’Alice Sapritch à la télé, ça avait marqué, elle avait un visage génial… Mais c’était autre chose, le temps avait passé […].”

Rezo Films

La compassion des jeunes

Malgré les critiques, le film a rencontré un succès honorable en salles, attirant plus d’1,2 million de spectateurs. Et contre toute attente, ce sont les jeunes qui ont été les plus touchés par son rôle. L’actrice se souvient avec émotion du courrier qu’elle a reçu après la sortie du film : “Je n’ai jamais reçu autant de courriers de ma vie que pour ce film. Des courriers d’ados… ‘Madame Frot, n’ayez pas peur on ne vous veut pas de mal […].’ Il y avait une compassion pour moi impressionnante, et pour le personnage, parce que, à cet âge-là, on mélange.”

Ce chapitre de sa carrière, bien que douloureux sur le plan émotionnel, témoigne de son courage artistique. En osant s’aventurer là où on ne l’attendait pas, Catherine Frot a prouvé une fois de plus l’étendue de son talent et sa capacité à se renouveler, quitte à en payer le prix fort.

Vipère au poing est à (re)découvrir en VOD.

Source: AlloCiné

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