Il y a 18 ans, la magistrale scène d’ouverture de ce thriller annonçait déjà un classique du genre

En 2007, un certain David Fincher nous offrait une séquence d’ouverture absolument glaçante et mémorable ! Ces 5 petites minutes ont durablement marqué le public. Retour sur cette scène culte !

« Les premières notes de la chanson Easy To Be Heard, du groupe Three Dog Night, retentissent, pendant que la caméra se balade dans un quartier résidentiel de Vallejo en Californie. Nous sommes le 4 juillet 1969, et les habitants s’amusent. C’est la fête nationale des Etats-Unis : le Jour de l’Indépendance. »

Une soirée en amoureux…

Darlene Elizabeth Ferrin, au volant de sa voiture, vient chercher son amant, Michael Renault Mageau. Le couple, à la recherche d’un endroit calme, loin du tumulte de la fête nationale, s’éloigne de la ville.

Darlene conduit jusqu’au parking du golf de Blue Rock Springs, et gare la voiture. Elle propose à Michael de rester ici, pour discuter et écouter de la musique. L’endroit est désert… Un véhicule arrive alors, se plaçant juste derrière celui du duo.

Interloqués, les deux tourtereaux se demandent pourquoi il se gare pile dans cette position. La tension commence à s’installer. Quelques secondes plus tard, la personne au volant rallume ses phares, puis reprend sa route. Michael, très inquiet, fait part de ses angoisses à Darlene, qui minimise l’incident.

La fête tourne mal

On entend alors un crissement de pneus, puis la voiture revient à toute vitesse. Elle se gare, tous feux allumés, juste derrière la voiture du couple. Un homme descend, allume une lampe torche, aveuglant les jeunes amants. Le conducteur du véhicule suspect vient se placer au niveau de la vitre passage, sort une arme, et tire immédiatement sur Michael et Darlene.

Le tueur fait ensuite demi-tour, remonte dans sa voiture, et détale à toute vitesse, laissant le couple dans une mare de sang. La scène se termine sur un fondu au noir. On apprendra plus tard que Michael a miraculeusement survécu. C’est lui qui va permettre de fournir les premières descriptions du tireur, qui sera surnommé « le tueur du Zodiaque ».

Vous l’aurez deviné si vous avez vu le film, il s’agit de la description de la séquence d’ouverture de Zodiac, thriller mémorable signé David Fincher en 2007. Porté par Jake Gyllenhaal et Robert Downey Jr., le récit suit Robert Graysmith, jeune et timide dessinateur de presse. Le Zodiac va devenir l’affaire de sa vie, consacrant 10 ans d’efforts à la traque du tueur, écrivant notamment deux ouvrages d’une vertigineuse précision.

Cette scène, qui ouvre le film, est caractéristique du style de David Fincher, qui avait déjà régalé le public avec Seven, The Game et Panic Room. Le réalisateur est un maestro quand il s’agit d’installer une tension intense dans les purs événements du quotidien. Ici, une simple sortie en couple devient le théâtre d’un massacre sanglant, qui marquera durablement les spectateurs du film.

Une glaçante authenticité

David Fincher n’a pas son pareil pour filmer le quotidien américain avec un réalisme minutieux, presque documentaire. Cette banalité rassurante crée un contraste brutal avec la violence soudaine et froide de l’attaque du tueur. Ainsi, le spectateur passe sans transition d’un moment anodin, presque doux et nostalgique, à une scène de meurtre glaciale, ce qui provoque un véritable choc émotionnel.

Perfectionniste, le cinéaste orchestre la scène avec une rigueur chirurgicale. Il utilise des cadrages fixes et symétriques, avec peu de mouvements de caméra. L’éclairage est naturaliste, renforçant le réalisme. Le rythme est lent, presque contemplatif, retardant avec intelligence l’explosion de violence.

Quand le tueur arrive, David Fincher ne le filme pas de manière spectaculaire. Au contraire, il montre les gestes mécaniques, précis, dépourvus d’émotion. Cela rend la scène d’autant plus dérangeante. Le réalisateur est très fort pour installer ce genre d’ambiances, où la violence survient d’un seul coup, prenant le spectateur au dépourvu.

Fincher annonce la couleur

Cette ouverture pose donc directement le ton et les enjeux, avec très peu de dialogues. Il cultive le mystère, avec un tueur inconnu, insaisissable, sans visage, tel Michael Myers de Halloween. Fincher adopte un point de vue externe, dans lequel le spectateur n’a pas accès à la psychologie du criminel. C’est aussi une scène fondatrice, qui sera évoquée plusieurs fois dans le film, comme un souvenir flou et obsédant.

Le maestro du thriller, David Fincher, délivrait un nouveau coup de génie avec ce film, dès la première scène. Elle plonge immédiatement le spectateur dans un climat d’angoisse et de mystère, qui ne le quittera plus jusqu’à la fin du long-métrage. Et si vous avez envie de (re)voir Zodiac après avoir lu ces quelques lignes, et que vous êtes abonnés à HBO Max, n’hésitez pas, il est disponible sur la plateforme !

Source: AlloCiné

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