Le groupe Gaumont va sortir de l’exploitation de salles de cinéma et proposer une porte de sortie à ses actionnaires minoritaires, avec l’objectif de se renforcer sur son coeur de métier, la production et la distribution de films et de séries télévisées.
Avec une partie de cet argent, Gaumont va proposer à ses actionnaires un prix de 75 euros par action pour leur racheter leurs titres. Ce prix se compare à un dernier cours coté avant suspension de l’action cette semaine de 57 euros et de 50 euros en moyenne sur 2016. L’Autorité des marchés financiers (AMF) doit encore donner son accord à cette offre publique de rachat.
“Actionnaire satisfait mais pas actif”
Gaumont appartient à 65% à Cinépar, le holding de Nicolas Seydoux, qui est aussi président de Gaumont (et le frère de Jérôme Seydoux, patron de Pathé). Le reste du capital est détenu par le fonds d’investissement américain First eagle IM à 10%, Groupe Bolloré à 10% et Marcel Dassault, à hauteur de 5%. Le vrai flottant est de 10% environ. Les actions apportées à l’offre seront éliminées, ce qui renforcera mécaniquement le poids de Cinépar dans Gaumont. Si tous les minoritaires apportent leurs titres, Nicolas Seydoux sera seul actionnaire. Il assure cependant ne pas pouvoir préjuger des intentions des minoritaires, « qui nous accompagnent fidèlement depuis longtemps », et ne pas nécessairement vouloir sortir de la Bourse.
Les Cinémas Gaumont Pathé rapportent chaque année à Gaumont entre 6 et 10 millions d’euros de dividendes et 3,5 millions de revenus de marques, des sommes récurrentes que certains jugeraient bienvenues, les autres métiers du cinéma étant plus volatils. « Nous sommes un actionnaire satisfait mais pas actif, dit Nicolas Seydoux. Or nous nous sommes développés depuis 6 ans dans les séries télé aux Etats-Unis, et c’est cette activité que nous voulons conforter ».
Nicolas Seydoux explique que Gaumont « n’a pas l’emploi de ces 380 millions et que c’est pourquoi il propose une porte de sortie à ses actionnaires » qui lui coûterait environ 125 millions au maximum. Avec les 260 millions restants, le groupe endetté à hauteur de 205 millions, passerait en situation de trésorerie nette d’environ 50 millions. Avec ce bilan, « Gaumont peut se renforcer en Europe dans les séries, pourquoi pas par acquisition, explique Sidonie Dumas, directrice général de Gaumont et fille de Nicolas Seydoux. Les territoires visés sont le Royaume-Uni et l’Allemagne. »
Alors qu’il s’est distingué avec des séries comme « Narcos » pour Netflix ou « Hannibal » pour NBC, Gaumont vise à terme un équilibre entre cette activité, à orientation internationale, et le cinéma, plutôt orienté sur la France. « Le cinéma est un métier plus risqué car les séries sont préfinancées, ce sont donc deux activités complémentaires », explique Nicolas Seydoux, qui assure que le cinéma français « garde tout son potentiel comme le montre l’activité 2016, avec des films comme « Les Visiteurs » ou « Chocolat ». En 2016, Gaumont a généré des revenus de 188,7 millions (-13%) et un résultat net de 18,9 millions (+6,2%).
Source : Les Echos – Nicolas MADELAINE
Si vous voulez connaître le calendrier de mes sessions de formations, allez sur Dirprod Formations.
Mes principales formations :
Créer sa boîte de prod !
Produire un documentaire pour la télé.
Directeur de production pour le cinéma, les indispensables.
Directeur de production en fiction télé, les indispensables.