Une crise secoue le documentaire et le spectacle vivant au CNC.
Elle est l’aboutissement d’une inertie des pouvoirs publics depuis de nombreuses années sur des sujets maintes fois dénoncés par tous.
Le blocage du financement des diffuseurs publics par les différents Gouvernements depuis vingt ans, la compression des budgets de création par ces derniers qui en résulte, le malthusianisme voulu par le CNC pour parer à l’augmentation des demandes de financements complémentaires, avec l’absence de tout engagement dans la création des acteurs de la TNT arrivés depuis 10 ans n’aboutissent pas seulement à étrangler les producteurs, auteurs, réalisateurs et techniciens sur l’ensemble du territoire français.
Elle est en train de les faire exploser !
Si les pouvoirs publics souhaitaient que le mouvement paralysant Radio France atteigne l’ensemble du secteur audiovisuel, ils ne s’y prendraient pas autrement. Après l’été 2014 des intermittents, le Gouvernement doit se préparer à un printemps 2015 de l’ensemble des professionnels de l’audiovisuel, du web et de la télévision. Si nous avons tous conscience que l’ensemble du secteur doit profondément muter, nous refusons que cette mutation soit orchestrée par une invasion de “cost killers” parés des vertus du chevalier blanc à tous les étages de la création.
Comment imaginer qu’un secteur économique totalement asphyxié depuis des années puisse survivre à cette campagne avouée de nettoyage ? Après avoir ponctionné copieusement les caisses du CNC, après avoir supprimé la dotation compensant l’arrêt de la publicité sur France TV, voilà que les pouvoirs publics décident de lancer une grande purge dans l’ensemble du secteur de la production. Et c’est avec cette violente campagne d’élimination d’une grande partie du secteur que nous comptons rivaliser avec la BBC ? Netflix ? HBO et Facebook ?
Nous marchons sur la tête !
Les récentes déclarations du CNC sont les propos de trop qui font déborder le vase.
Comment ceux qui ont voulu promouvoir les captations de spectacle vivant sur les plateformes web en 2010 peuvent aujourd’hui oser découvrir l’absence de relais de financement de ces plateformes alors même que les pouvoirs publics n’ont pas souhaités encadrer leur financement ?
Comment ceux qui ont piloté les systèmes de financement des télévisions locales peuvent aujourd’hui feindre d’en découvrir ses disfonctionnements ?
Le SPI n’a cessé de mettre en garde les pouvoirs publics. Les précédents ministères, les précédentes directions du CNC n’en ont eu cure. Aujourd’hui, une nouvelle direction désigne des coupables, ceux qui ont essayé tant bien que mal de répondre aux demandes des diffuseurs dont le modèle économique a été autorisé par ces mêmes pouvoirs publics ! C’est d’un cynisme scandaleux. L’ensemble du secteur de la création audiovisuelle est en train de bouillir. Une génération de talents, qui trépigne de ne pas pouvoir relever le défi du passage au numérique et du renouvellement des écritures se sent désormais à deux doigts d’être sacrifiée. Pour le bénéfice de qui ?
Il n’est pas nécessaire ici de rappeler l’ensemble des recommandations et propositions présentées par le SPI depuis huit ans que ces sujets sont sur la table.
Il est en revanche question de dire : stop, ça suffit ! Nous n’allons pas assister à la casse du secteur sans réagir.
L’option raisonnable consiste à s’arrêter et à se parler. L’option déraisonnable consiste à délibérément mettre le feu, et regarder les acteurs du secteur s’embraser.
Le SPI, parfaitement conscient de la colère qui monte depuis plusieurs semaines à tous les niveaux, chez tous les professionnels, tient par ce communiqué à placer l’ensemble des pouvoirs publics devant leurs responsabilités.
Source : SPI – Syndicat des Producteurs Indépendants
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