Le producteur d’Astérix, Marc MISSONNIER, au secours du cinéma français

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ASTERIX MARC MISSONNIER
ASTERIX MARC MISSONNIER
 

À la tête de la société de production Fidelité (Sous le sable, 8 Femmes, Podium, Le Petit Nicolas, Astérix et Obélix au Service de Sa Majesté, Elle s’en va…), Marc Missonnier a produit de nombreux films dont Renoir de Gilles Bourdos avec Michel Bouquet, qui représente la France aux oscars 2014. Très investi dans la défense du cinéma français, l’homme préside l’APC, l’association des producteurs de cinéma. Il y côtoie d’autres grands noms de la production française comme Christophe Rossignon, Philippe Godeau, Éric Altmayer, Alain Attal, Philippe Rousselet, Kristina Larsen, Anne-Domnique Toussaint ou encore Nicolas Duval. Marc Missonnier fait parti des personnes auditionnées par les magistrats de la Cour des comptes en vu d’un rapport sur le cinéma français.

«L’article, ainsi que l’interview de François Garçon, paru dans Le Journal du dimanche du 8 décembre 2013, apparaissent comme la dernière attaque en règle contre le cinéma français, dénonce-t-il. Une sorte de ‘‘french cinéma bashing” qui semble à la mode et doit probablement faire vendre du papier.» Marc Missonnier démonte en treize points spécifiques les arguments de l’article «La vraie facture du cinéma français».

1. Inflation des coûts de production. Faux. Cela fait plus d’un an que les coûts de production sont en baisse. Le coût moyen d’un film français est en baisse. Cette inflation constatée par la Cour des comptes date de l’année 2011. Mais les échecs commerciaux de certains films à budgets importants en 2012 et 2013 ont conduit le marché à corriger le tir. Le nombre de films à plus de 15M€ de budget a fortement diminué cette année.

2. Répartition incertaine des aides publiques. Faux. Je m’étonne d’une telle affirmation. Il n’y a pas plus transparent que le système français, sous le contrôle permanent des agents du CNC, que ce soit la production, la distribution, l’exploitation ou la diffusion.

3. Manque de transparence des producteurs. Faux. Tous les contrats concernant la chaîne des droits (entre auteurs et producteurs), l’engagement des acteurs, les accords de financement ou de distribution, sont déposés au Registre public de la cinématographie et consultables par n’importe quel citoyen (dont les journalistes) qui en fait la demande. Le producteur doit déposer à la commission d’agrément au CNC le budget de son film et son financement, avant tournage et après la sortie en salles. Pour pouvoir accéder aux aides publiques (comme le crédit d’impôt), tous ces documents doivent être certifiés par un commissaire aux comptes. Par ailleurs, à la suite d’un accord avec les auteurs, le CNC diligente chaque année des audits sur des films choisis au hasard et vérifie l’exactitude des déclarations du producteur. Y a-t-il un autre secteur en France qui fait preuve d’autant de transparence?

4. Le rendement des aides publiques n’est pas optimisé par rapport aux objectifs auxquels celles-ci pourraient prétendre. Faux. La vraie question est: cette politique a-t-elle été efficace? A-t-elle permis à des films de se faire? A-t-elle créé des emplois? La réponse est OUI. Le cinéma représente 6 milliards d’euros de valeur ajoutée créée (étude du BIPE) et plus de 120.000 emplois, soit plus que le textile ou l’industrie pharmaceutique en France.

– Crédits d’impôt. Un certain nombre de films se délocalisaient, diminuant d’autant l’emploi de techniciens français ou l’utilisation des prestataires techniques. Cette tendance S’EST INVERSÉE avec ces crédits d’impôt, créés pour contrer une stratégie offensive de nos voisins européens (Belgique et Luxembourg notamment, Royaume-Uni maintenant).

– Soficas. Ce mécanisme d’incitation fiscale a été jugé très vertueux par un rapport de l’inspection des finances.

– Ifcic. Cette banque du cinéma n’est pas là pour investir, mais GARANTIR des prêts effectués par d’autres établissements financiers. Son action a un effet de levier très fort et garantit l’existence d’une production indépendante, qui sans cela dépendrait uniquement du bon vouloir de groupes intégrés.

5. Les films à gros budgets coûtent de plus en plus cher. Faux. Il y a beaucoup d’hypocrisie à dénoncer ces films. S’ils n’existent pas, on dit que le cinéma français manque d’ambition. Et s’ils existent, ils ne doivent en aucun cas échouer au box-office… Mais le cinéma n’est pas une science exacte. Le budget n’a jamais été une garantie de succès. Heureusement. S’il est vrai que le cinéma français a tendance à se polariser entre ces deux extrêmes (petits films d’un côté, gros films de l’autre), la France reste un pays où la diversité de la production est la plus grande.
Et comme je l’ai dit plus haut, il y a moins de ces films à gros budget qu’avant. Enfin, il faut préciser que c’est le marché qui finance ces films aux budgets élevés. Quand je dit marché, je parle essentiellement des sociétés qui commercialisent ces films pour la salle, la vidéo, la VOD ou l’étranger. L’argent que ces sociétés investissent n’a rien à voir avec de l’argent public et elles sont les premières victimes en cas d’échec.

6. Les tarifs des acteurs les plus populaires s’envolent. Faux. Là aussi, il faut encore une fois rappeler que ces cachets sont financés par le marché, et ils sont en baisse d’une manière générale. Il y a toujours des exceptions bien sûr, mais jusqu’à preuve du contraire les prix sont libres en France. Le producteur peut toujours dire non.

Par ailleurs, il n’existe a pas de «clause d’exclusivité» imposée par les diffuseurs. Il s’agit d’un fantasme. Rappelons tout de même que le casting est une composante essentielle de la valeur artistique et économique d’un film. Il est donc normal qu’un partenaire qui participe au financement du film – qu’il soit diffuseur ou distributeur par exemple – ait son mot à dire sur le casting.

7. La pratique des BNC (droits à l’image des acteurs) est illégale. Faux. C’est parfaitement légal et encadré d’ailleurs par des circulaires très précises de l’administration. Pour y avoir recours, un certain nombre de règles doivent être respectées. Ceux qui ne les respectent pas sont redressés. C’est normal.

8. Les magistrats s’étonnent que l’avance sur recettes n’est presque jamais remboursée. Je peux le comprendre. Mais l’objectif de l’avance est précisément d’aider à se faire des films qui n’existeraient pas sans cela, sans considération de leur valeur marchande ou de leur possible rentabilité. Cela a toujours été le cas.
Faut-il ne pas donner l’avance au Passé d’Asghar Farhadi ou à L’Inconnu du lac d’Alain Guiraudie?

9. Une trentaine de films concentrent 50% des entrées. Vrai, mais c’est beaucoup moins qu’aux États-Unis, par exemple, où le marché est encore plus polarisé sur les blockbusters. Par ailleurs, la fréquentation en salle est à un niveau exceptionnel en France. Je rappelle qu’il y a une quinzaine d’années, elle était à 115M. Nous en sommes à 200M aujourd’hui, et cette augmentation est due uniquement à la progression du cinéma français.

10. En 10 ans, le nombre de films français passant sous la barre des 50.000 entrées a progressé de 57%. Vrai mais le nombre de films français produits a lui aussi progressé de plus de 50%, comme les films français qui font plus de 500.000 entrées, c’est donc assez logique.

11. Le film perd progressivement son statut sur les chaînes hertziennes classiques. Vrai et faux, car les chaînes tiennent à leurs cases cinéma. C’est pour cela que nous discutons actuellement avec ces chaînes (publiques et privées) afin de leur donner plus de souplesse de programmation, sur leur différentes chaînes dans le cas d’un groupe par exemple.

12. Les intermittents coûtent cher. Vrai mais pas aussi cher qu’on a bien voulu le dire. C’est ce qu’ont expliqué le ministre du Travail et la ministre de la Culture lors d’une audition par l’Assemblée nationale sur ce sujet, qui l’a également confirmé dans un rapport.

13. Les producteurs ont signé une convention collective qui va alourdir la facture sociale. En quoi la signature d’un tel accord aurait un impact négatif sur les comptes sociaux? Les producteurs ont fait le choix difficile d’une augmentation des coûts salariaux afin de doter le secteur d’un cadre légal, cela va donc augmenter les cotisations, pas le contraire… On ne va quand même pas nous critiquer pour avoir fait preuve de sens des responsabilités dans ce dossier!

En conclusion, l’interview de François Garçon, toujours dans Le JDD, l’agace profondément. «Cette interview contient des affirmations assénées avec beaucoup d’aplomb, dénonce-t-il. Je ne sais pas d’ailleurs pas très bien quoi répondre devant un tel niveau de mauvaise foi. Ce M. Garçon sait-il que la valeur d’un film se juge sur le long terme? Que les entrées en salle n’ont quasiment jamais suffit à amortir un film? C’est d’ailleurs pour cela qu’il y a des exploitations successives de ce film, en vidéo, en VOD, à l’étranger, à la TV…»

«Je m’interroge sur son objectivité réelle, car il semble avoir un compte personnel à régler avec les producteurs français, qu’il accuse d’être malhonnêtes, alors que les studios américains sont d’après lui des modèles de transparence et de vertu économiques. C’est bien connu… Enfin, il s’attaque à des metteurs en scène qui font partie du patrimoine français et qui se sont illustrés dans les plus grands festivals dans le monde, au prétexte qu’ils sont trop vieux pour prétendre à l’avance sur recette. Il y a donc un âge limite pour être un artiste. À 70 an,s on n’aurait plus rien à dire… Je souhaite à ce M. Garçon pourtant de vivre bien au-delà de 70 ans et d’aller au cinéma le plus longtemps possible en revoyant, peut-être, Les Gens de Dublin de John Huston (81 ans), Million Dollar Baby de Clint Eastwood (74 ans), Ran d’Akira Kurosawa (75 ans) ou encore On connaît la chanson d’Alain Resnais (75 ans)…»

«Finalement, ce qui est mis en cause dans cet article est l’engagement de la France à soutenir sa culture, son identité. Ce soutien a un prix, c’est une évidence. On ne fera croire à personne qu’il est possible d’avoir le même tissu culturel, la même diffusion populaire de la culture, sans un investissement de la collectivité. Faut-il se résoudre à voir disparaître notre cinéma, comme vient de le faire le gouvernement espagnol, et ne plus avoir comme choix possible que Superman 12 et L’Âge de glace 8? Je ne critique pas les blockbusters américains, je vais les voir avec plaisir au cinéma. Mais j’aime aussi voir autre chose. Avoir le choix. Choisir de ne pas soutenir notre culture, c’est ne plus avoir le choix.»

Source : Le Figaro

Article du JDD

La vraie facture du cinéma français

Selon un rapport de la Cour des comptes, “l’effort public” pour le cinéma et “la production audiovisuelle” se chiffre à 1,6 milliard d’euros. Un “effort” en constante augmentation depuis dix ans alors que le public boude les salles…

Le cinéma français vit-il au-dessus de ses moyens? Moins d’un an après la polémique sur les salaires exorbitants des acteurs les plus “bankable”, le rapport que vient d’achever la Cour des comptes “sur le soutien public au cinéma et à la production audiovisuelle” va raviver les débats. Ce document, dont le JDD a eu connaissance, dresse un bilan sans concession : “Malgré les réussites et les succès dont il peut s’enorgueillir, le système français souffre d’insuffisances, voire de dérives qui non seulement le fragilisent face à la nouvelle donne à laquelle il est confronté, mais s’avèrent de moins en moins compatibles avec la situation actuelle de raréfaction de la ressource publique.”La Cour évalue “l’effort public en faveur de ce secteur” à 1,6 milliard d’euros (1 milliard pour la production audiovisuelle et 600 millions pour le cinéma) en 2012.

Les magistrats – même les plus cinéphiles – ne se placent pas sur le terrain de la qualité artistique, mais sur celui de l’utilisation des deniers publics. L’enquête commencée en 2011 vient d’atterrir sur le bureau de la ministre de la Culture. Lorsque le producteur Vincent Maraval avait mis les pieds dans le plat en fustigeant des têtes d’affiche nationales mieux payées et moins rentables que les stars américaines, les “professionnels” avaient serré les rangs. “C’est du dépit. Il a pris le bouillon avec Astérix, dans lequel Depardieu et Dany Boon étaient surpayés, raillent encore ses camarades, sans cela il n’aurait rien dit.”

Pourtant, la Cour des comptes n’est pas loin de lui donner raison. La production française (279 films en 2012) est certes l’une des plus prolifiques du monde. La France, grâce notamment au Centre national du cinéma (CNC) et à une volonté politique constante, a su “maintenir un niveau exceptionnel”de production avec une part de marché des films français dans les salles supérieure à 30%. Cette année encore, la France a su défendre “son”cinéma à Bruxelles, qui voulait détricoter le modèle hexagonal.

Mais ce modèle s’essouffle. La Cour estime notamment que “le CNC, véritable relais de la puissance publique, levier de fonds, ne dispose pas de suffisamment de données économiques, notamment d’éléments sur les acteurs économiques du secteur, sur la répartition des richesses entre producteur, diffuseur…”. Dans leur étude, les rapporteurs déplorent aussi l’inflation des coûts de production, la répartition incertaine des aides publiques et leurs défauts de sélectivité, le manque de transparence des producteurs… Surtout, ils alertent sur la perte de terrain du cinéma à la télévision alors que les grandes chaînes restent les principaux bailleurs du secteur.

Cet état des lieux tombe au pire moment. L’année 2013 est un mauvais cru. Le CNC devrait annoncer dans quelques jours une fréquentation en baisse, à 195 millions de spectateurs. À part quelques beaux succès comme Neuf Mois ferme, d’Albert Dupontel, qui a dépassé 1,3 million d’entrées, les films français ont peu séduit cette année. On est loin des quelque 20 millions de tickets vendus pour les Ch’tis et pour Intouchables. Les producteurs réduisent la voilure. Pathé dégraisse discrètement.

Les grandes chaînes de télévision voient leurs ressources publicitaires se réduire. TF1 et M6 rêvent de se désengager du cinéma, France Télévisions est à la peine. Canal+, acteur majeur, avec 30% des investissements, souffre de la concurrence de beIN Sport, qui veut lui souffler ses droits sportifs. Entre 2002 et 2012, “la politique de soutien […] a vu l’ampleur de l’intervention publique s’accroître de manière significative. Les dépenses directes de l’État ont augmenté tandis que trois crédits d’impôt ont été créés, faisant passer les dépenses fiscales de 18,6 millions d’euros à 118 millions. Les aides des collectivités ont suivi une évolution similaire […], passant de 17 à 85 millions”. Dans le contexte actuel, la création de nouvelles taxes est inenvisageable. La fête (du cinéma) est bien finie. Selon l’enquête de la Cour des comptes, sept péchés menacent le cinéma français.

Un soutien public très lourd

“Le rendement des aides publiques n’est pas optimisé par rapport aux objectifs auxquels celles-ci pourraient prétendre”, notent les rapporteurs. Ce soutien s’effectue grâce aux crédits d’impôt accordés aux producteurs (118 millions d’euros), à la niche fiscale constituée par les sociétés pour le financement du cinéma et de l’audiovisuel, les Sofica (27 millions d’euros auprès des particuliers), aux financements apportés à la banque du cinéma Ifcic (54 millions), et à l’apport des collectivités locales (47 millions d’euros pour l’aide à la production). Le rapport intègre dans ce calcul les obligations réglementaires des chaînes publiques et privées (963 millions d’euros). Elles sont tenues d’investir une partie de leur chiffre d’affaires dans la production. Leur contribution (940 millions d’euros), avec en première ligne Canal + (140 millions d’euros) et France Télévisions (50 millions d’euros), est primordiale. Sur le total de ces aides, la Cour considère que, en 2012, 447 millions d’euros sont adossés à des ressources d’origine fiscale et constituent donc… du financement public.

Une inflation des coûts de production…

“Le principe du toujours plus n’est pas compatible avec l’état de nos finances publiques”, selon le rapport. Les films à gros budget, supérieur à 10 millions d’euros, coûtent de plus en plus cher. Les films moyens (entre 1 et 4 millions) ont de moins en moins de chances de trouver des financeurs. Ils ne bénéficient pas des aides spécifiques réservées aux petits films mais ne sont plus assez attractifs pour les chaînes, qui concentrent leur argent sur les blockbusters. Les tarifs des acteurs les plus populaires s’envolent, notamment en raison des clauses d’exclusivité imposées par les diffuseurs qui font monter les tarifs. Le système pourtant ingénieux du CNC se retrouve mis en difficulté…

Des salaires déguisés en “droits à l’image”

Une pratique condamnable, selon la Cour des comptes, qui “conduit à minorer artificiellement le salaire versé en vue de réduire les sommes dues au titre des cotisations sociales, tout en compensant cette diminution par un complément de rémunérations déguisé en droits à l’image”. C’est l’un des secrets les mieux gardés de la profession. Les “BNC”, bénéfices non commerciaux, censés rétribuer l’utilisation de l’image de l’artiste après la sortie du film, constituent en fait une partie de la rémunération. De nombreux producteurs qui versaient ces sommes dès la signature du contrat se sont déjà fait redresser par l’Urssaf. Ils attendent désormais la sortie du film. La pratique n’en demeure pas moins illégale. Selon les magistrats qui ont – manifestement – épluché les contrats, producteurs et artistes continuent à déguiser du salaire en droits à l’image. La Cour des comptes préconise dans son rapport de “plafonner l’aide publique pour les postes les plus dynamiques”afin d’éviter ces dérives.

L’avance sur recettes… remboursée dans 5% des cas
En 2012, 670 candidats ont postulé et 78 seulement ont été 28,2 millions d’euros de l’avance sur recettes. Deux commissions, l’une pour les premiers films, la seconde ouverte à tous, examinent les projets des films candidats à l’avance sur recettes. La Cour s’interroge sur la composition de ces instances et surtout sur leurs choix. Les magistrats s’étonnent du fait que l’avance n’est presque jamais remboursée. Entre 2002 et 2012, le montant moyen remboursé est de 5,2%. Autre bizarrerie : les films sélectionnés qui rencontrent un franc succès ne remboursent… que 80% du montant alloué. Ainsi, Indigènes, sorti en 2006, a bénéficié de 500.000 euros d’avance; il a réuni 3 millions de spectateurs en salles, et n’a rendu “que” 400.000 euros…

Les spectateurs privilégient les films à gros budget…

Une trentaine de films sur les 500 à 600 projetés en France concentrent 50% des entrées. En 2012, les 10 plus gros films réalisent le tiers des entrées. “La France enregistre un niveau exceptionnel de fréquentation en salles”, soulignent les rapporteurs. Mais entre 50% et 60% des films réalisent moins de 50.000 entrées. Les spectateurs vont voir de plus en plus de films à gros budget… En dix ans, le nombre de films français passant sous la barre des 50.000 tickets vendus a progressé de 57%…

La saturation du petit écran

“L’oeuvre cinématographique perd progressivement son statut de produit d’appel sur les chaînes hertziennes classiques”, constate le rapport. En 1986, 43 films étaient en tête des 50 meilleures audiences; ils n’étaient plus que 7 à figurer dans les 100 premières en 2012. Cette faiblesse entraîne une baisse des recettes publicitaires. “Le maintien d’une contrainte toujours croissante imposée aux chaînes pour financer un produit qui attire de moins en moins se traduit par une concentration des investissements”, poursuivent les rapporteurs. TF1, qui produisait 28 films en 2004, n’en a par exemple financé que 14 en 2012. La Cour des comptes propose de lever quelques-unes des contraintes imposées aux chaînes (pas de film le samedi soir et le mercredi…)

Les intermittents du spectacle

Le rapport relève que “ce régime contribue indirectement au soutien à la production cinématographique et audiovisuelle”. Pierre Gattaz, le nouveau patron du Medef, veut rouvrir ce coûteux dossier. Les producteurs viennent déjà de signer une nouvelle convention collective qui alourdit leur facture sociale. La note pourrait augmenter encore…

Source : Marie-Christine Tabet – Le Journal du Dimanche

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