2013, « annus horribilis »

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Vincent Maraval
Vincent Maraval
 

Tout avait très mal commencé, cette année, pour le cinéma français. En signant une tribune au vitriol fin 2012 dans les colonnes du « Monde », le producteur et distributeur Vincent Maraval avait mis le feu aux poudres en pointant toutes les dérives du vertueux système français de financement du cinéma : des budgets, et notamment des cachets d’acteur, sans commune mesure avec la réalité économique des films. L’après-Maraval est douloureux pour la profession. Convoquées dans l’urgence par le gouvernement en janvier, les Assises de la diversité du cinéma français n’ont pour l’instant rien donné de concret : sur fond de polémique entre pro et anti- Maraval, tous les acteurs de la filière sont suspendus aux conclusions du rapport commandé à René Bonnell sur la rentabilité des films français. Un rapport dont les conclusions seront proches de celles de Vincent Maraval, les résultats de certains films en 2013 ayant apporté de l’eau à son moulin. Le système français de financement est scruté de très près : outre le rapport confié à René Bonnell, la Cour des comptes met la dernière main à un audit sur le financement de la production dont les conclusions sont, là encore, très attendues. De son côté, la Commission européenne finalise son projet de communication cinéma sur les aides publiques, qui fait déjà l’objet de nombreuses critiques.

Une « affaire Dreyfus »

Un malheur n’arrivant jamais seul, le cinéma français a été, en prime, secoué cette année par une autre polémique. Moins connue du grand public mais tout aussi vitale pour la profession, la question de la convention collective a déchiré le secteur. Une véritable « affaire Dreyfus », comme certains n’ont pas hésité à l’appeler, entre partisans et opposants de la convention collective. Elle a mis en lumière la profonde rupture entre d’une part les salariés du cinéma – notamment les techniciens – et la grande majorité des réalisateurs. Les premiers réclament une réactualisation d’une convention datant des années 1950, quand les seconds, dénonçant un renchérissement du coût des films de 10 à 20 %, craignent pour le financement des films les plus fragiles – même si ceux dont le budget est inférieur à 2,5 millions d’euros sont exclus du champ d’application du texte. Depuis le 1er octobre, les réunions de la dernière chance se multiplient, sans réelle avancée… La semaine dernière, une lettre signée par 100 personnalités du cinéma a été envoyée à François Hollande, lui demandant la suspension de la convention.
Et ce n’est pas tout. Le cinéma français a tremblé quand la Commission européenne a voulu l’intégrer dans son mandat pour la signature d’un accord de libre-échange avec les Etats-Unis. Ce n’est qu’au prix d’un intense lobbying (et de la fermeté du gouvernement français) que le cinéma et l’audiovisuel en ont été exclus. Petite consolation : c’est un film français, « La Vie d’Adèle », qui a remporté la palme d’or à Cannes cette année. Mais la fête a été gâchée par une autre polémique, cette fois autour des conditions de tournage de ce film.

Source : Les Echos – Grégoire Poussielgue

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