Artus de Penguern, comédien et réalisateur

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ARTUS DE PENGUERN
ARTUS DE PENGUERN
 

“Artus était la malice, la gentillesse et la simplicité réunies”, a écrit en son hommage la société civile des Auteurs Réalisateurs Producteurs (ARP) dont Artus de Penguern était membre aux côtés de nombreux réalisateurs français de renom. L’air faussement ahuri, le regard vif et un sourire d’une douceur attachante, Artus était le prince de l’humour noir et le roi de la finesse d’esprit. Souvent en colère et stressé contre la bêtise humaine, il était le seul à pouvoir proférer sans jamais être vulgaire une bordée de jurons qu’il transformait en poésie ironique.

Artus de PENGUERN et Victoria ABRIL dans “LES GENS HONNETES VIVENT EN FRANCE” de Bob DECOUT – 2005

JAMAIS DE POSTURE

Depuis deux ans, c’était d’ailleurs avec gourmandise que l’on attendait son coup de gueule chaque mercredi sur France Inter chez Pascale Clark dans son émission “Comme on nous parle”. Ancien élève du Cours Simon, Artus ne prenait jamais de posture. Scénariste, auteur, acteur, réalisateur et show man, il était un artiste à part entière. C’est dans les années quatre-vingt que cet aristocrate breton a démarré sa carrière comme acteur sur le petit et grand écran. Une trentaine de longs métrages et une douzaine de téléfilms dans lesquels il interprète toutes sortes de rôles sous la direction de Michel Drach (Guy de Maupassant), Andrzej Wajda (Danton), Maurice Pialat (Police), Roman Polanski (Frantic) ou Claude Chabrol (Le sang des autres). Sans oublier Eddy Matalon qui, en 1982, le dirigea dans Prend ton passe-montagne, on va à la plage dont il était très fier…

LE BURLESQUE ET L’ABSURDE

Mais, pour beaucoup, il restera Hipolito dans Le Fabuleux destin d’Amélie Poulain de Jean-Pierre Jeunet où il interprète cet écrivain raté qui, accoudé au zinc des “Deux moulins”, explique, sans convaincre, que “la vie n’est que l’interminable répétition d’une représentation qui n’aura jamais lieu”. Auteur de textes grinçants qu’il voulait lui-même mettre en scène, Artus de Penguern a réalisé ses propres films dont plusieurs courts-métrages comme Le homard en 1995 où l’absurde rivalise avec le burlesque. Il confiait d’ailleurs préférer le métier de scénariste à celui d’acteur. En 2000, il réalise son premier long métrage, Grégoire Moulin contre l’humanité, dans lequel il joue le rôle d’un orphelin malchanceux né un vendredi 13, et en 2012, après des années de galère pour trouver un financement, il réalise La clinique de l’amour, un film que Billy Wilder et Mel Brooks auraient sans doute apprécié.

COMME UNE BLESSURE

Malheureusement, le film n’a pas rencontré son public en France et ce demi-succès lui avait laissé comme une blessure. Il avait quand même continué son métier et l’on peut le voir dans le film de Nick Quinn La Fleur de l’Age, sorti début mai, aux côtés de Pierre Arditi et Jean-Pierre Marielle. Grand amateur de poker, il ravissait toujours ses partenaires de jeu en s’engageant souvent sur des coups improbables qu’il commentait chaque fois avec esprit en tirant sur sa cigarette électronique. “C’est moche”, lâchait-il dans un sourire lorsqu’il perdait. Désormais, en son absence, la vie sera encore un peu plus moche et grise.

DATES

13 mars 1957: Naissance à Neuilly-sur-Seine

1978: Premier rôle à la télévision, ” Il était un musicien ” de Jean Valère

1981 : Premier rôle au cinéma dans ” Guy de Maupassant ” de Michel Drach

1995 : Réalisation de son premier court métrage ” Le homard ”

2012 : Réalisateur et acteur dans ” La clinique de l’amour ”

Source : Le Monde – Daniel Psenny

MMC : Je suis très triste de cette nouvelle. J’ai tourné avec Artus en 2004 dans un film de Bob DECOUT “LES GENS HONNETES VIVENT EN FRANCE”. C’était un être très humain et adorable.

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