LA CHUTE DE QUINTA FRAPPE 61 FILMS

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QUINTA INDUSTRIES
QUINTA INDUSTRIES
 

le CNC, 61 films, et non 36 comme l’annonçait la Fédération des industries du cinéma, de l’audiovisuel et du multimédia (Ficam), sont concernés par la disparition du groupe Quinta Industries. C’est ce qu’a révélé Eric Garandeau, président du CNC, lors de la réunion de jeudi dernier pour faire le point de la situation et des solutions possibles. En effet, certains films déjà à l’affiche sont également touchés. Ainsi, le distributeur américain de The Artist a besoin de refaire le générique du film pour certains territoires mais n’a pas accès à l’internégatif. Néanmoins, selon le CNC, six films auraient déjà vu leur situation réglée positivement.

Au cours de cette réunion, pour le moins tendue, qui a réuni au CNC tous les intéressés, il a été décidé de nommer un comité d’experts, présidé par le CNC, pour déterminer où se situent les serveurs du groupe, dans lesquels se trouvent les éléments de chaque film, et s’ils ont été sauvegardés. Selon nos informations, le comité, assisté de salariés du groupe Quinta, aurait déterminé qu’il y avait un serveur chez Duran, chez Duboi et chez Scanlab. Point rassurant : les éléments auraient tous été sauvegardés sur des bandes LTO. Le problème, c’est que ces sauvegardes sont prévues pour être lues par le logiciel propriétaire Bex. Des tests devaient être menés pour déterminer si elles pouvaient être lues par des prestataires susceptibles de reprendre les travaux. Une fois les éléments de chaque film localisés, il s’agira de déterminer film par film quelle est la meilleure solution possible.

Autre problème majeur : deux des sociétés du groupe -le laboratoire photochimique LTC et le prestataire d’effets spéciaux Duran – sont liquidés et devront avoir cessé de fonctionner fin décembre. Duboi (postproduction numérique), Scanlab (étalonnage numérique) et SIS (postproduction) sont en règlement judiciaire. Les repreneurs éventuels ont jusqu’au 4 janvier pour déposer leurs offres. Si une offre est retenue pour une société, le repreneur devient l’interlocuteur du producteur. On parle de Technicolor et de Transatlantique pour Duboi. SIS intéresserait également plusieurs sociétés. Si aucune offre n’est retenue pour une société, sa liquidation sera prononcée le 5 janvier et elle aura cessé de fonctionner à la fin du mois.

Le liquidateur, Patrick de Grandcourt, a bien compris la gravité de la situation. Il s’opposera aux saisies de serveurs par les sociétés de leasing. Mais il ne laissera sortir les éléments des films que quand les prestations correspondantes auront été payées par les producteurs. Or les producteurs ne sont pas habitués à payer comptant.

Les dirigeants d’Eclair et de Digimage ont fait part de leur intention de déposer auprès du juge une offre de reprise des stocks de films de LTC. Mais Quinta doit à Entrepros-Dis, qui conserve les stocks (films, négatifs, internégatifs) de LTC, la somme de 170.000 €. Elle ne sortira aucun élément tant que sa créance n’aura pas été réglée. Cette situation bloque notamment la postproduction du film Sport de filles, de Patricia Mazuy. En outre, ces stocks sont entreposés chez Entrepos-Dis mais n’y sont pas indexés, d’où des difficultés supplémentaires pour accéder aux éléments. L’évaluation des créances de Quinta pourrait être complexe si elle est contestée par les producteurs. Le CNc a débloqué la somme de 150.000 € pour permettre de payer le personnel du groupe Quinta et de régler les dépenses nécessaires au-delà de la date limite de liquidation pour payer le personnel nécessaire et permettre le transfert des éléments à d’autres prestataires. En revanche, au cours de la réunion de jeudi, Eric Garandeau a refusé la proposition de la Ficam de créer un fonds de garantie, financé par le fonds de soutien : selon lui, c’est aux producteurs de régler les prestations de Quinta Industries à l’aide des imprévus du budget des films, en mobilisant leur soutien automatique ou par des crédits bancaires garantis par l’Institut de financement du cinéma et des industries culturelles (Ifcic). Ce n’est en tout cas que progressivement que l’on pourra connaître les films retardés et l’ampleur des surcoûts pour les producteurs.

Source : Ecran Total n° 880 du 28/12/2011

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