Le tournage de “FLICS”, une série événement pour TF1 vient de se terminer – Tournage avec deux ARRI ALEXA

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Olivier Marchal
Olivier Marchal
 

Sur TF1 il n’y a pas que Joséphine et Julie. A l’automne 2008, la mini-série « Flics » avait fait parler d’elle, en tentant de proposer quelque chose de différent sur la si terne première chaîne — et aussi pour les remous qui avaient secoué sa production. Aujourd’hui, une saison 2 se prépare. Les exigences sont les mêmes, mais le climat s’est apaisé.

Au 36, quai des orfèvres, des flics sont rassemblés pour un briefing. Les deux patrons sont postés devant un tableau qui affiche quelques portraits de suspects. Parmi eux, le visage d’Olivier Marchal ne passe pas inaperçu. Les deux chefs, ce sont Constantine, le patron de la Crim’, incarné par Yann Sundberg et un nouveau personnage interprété par Nicolas Grandhomme, dont le costume prêt du corps, toujours tiré à quatre épingles, laisse entendre qu’il n’a pas dû voir le terrain depuis longtemps. Et une autre scène tournée un peu plus tard confirme qu’il aura parfois du mal, au fil de ces quatre nouveaux épisodes, à garder la confiance et le respect de ses hommes. On le sent, celui-là va se retrouver entre les pattes d’un Constantine dont l’amour des procédures est très modéré.

Ce 36-là se trouve en réalité dans un immeuble du neuvième arrondissement de Paris. Mais les équipes de GMT Productions ont visité les lieux véritables et s’en sont inspirés pour créer un décor superbe. Les murs, ferrures et balustrades ont été entièrement repeints, puis vieillis, sur trois niveaux. Un grand filet a été tendu, là aussi à l’image du véritable 36, pour éviter suicides ou évasion de suspects. Multiples bureaux jonchés de dossiers, salle de réunion, coin machine à café : on s’y croirait.

Changement et continuité

Si TF1 programme « Flics » cet automne comme prévu, il se sera donc passé trois ans entre la diffusion de la première saison, et la deuxième. L’éternel sujet des délais français, qui touche particulièrement les séries à l’ambition artistique élevée. Le cap de la saison 2 est souvent difficile à franchir. Une première équipe scénaristique a travaillé pendant un an sans succès, avant que Simon Jablonka ne prenne la relève et ne signe les quatre épisodes, en appliquant la recette d’« Engrenages », à laquelle il a collaboré. Il a en effet bénéficié de la collaboration d’un véritable Commissaire de police en acticité, qui lui a fourni de la manière, du réalisme et de l’humanité.

Derrière la caméra, Nicolas Cuche, qui avait signé la réalisation de la première saison, n’est plus là. Il est parti réaliser un projet ambitieux en huit épisodes pour France 2, « Inquisitio ». C’est Thierry Petit qui a pris la relève. Connu de la production, GMT, pour avoir signé plusieurs épisodes de « Julie Lescaut », il a aussi réalisé des « Boulevard du Palais » ou des « PJ ».
A ses côtés, le Directeur de la photo José Gerel assure la continuité visuelle : il avait officié sur la première saison de « Flics » parmi de nombreux autres projets de Nicolas Cuche, avec lequel il a beaucoup travaillé depuis qu’il est passé du documentaire à la fiction : « David Nolande », « Le Chasseur » ou son long « La Chance de ma vie ». Un petit peu déçu de ne pas avoir pu suivre Cuche sur sa dernière série, le directeur photo est néanmoins heureux de retrouver les « Flics », et fier du travail effectué.

Sur les combos, l’image brute laisse à voir qu’aucun compromis n’a été fait par rapport au style de la première saison. José Gerel éteint les lumières d’abord, comme il le dit en plaisantant à moitié, et avise ensuite pour que le visage des acteurs soit visible à l’écran, s’inquiétant à l’occasion de ce que l’image ne soit tout de même pas trop sombre.

Le plan de travail est chargé, Mais José Gerel et son équipe prennent le temps de repositionner les éclairages de la meilleure façon pour chaque plan, ajustent entre chaque prise pour parvenir à un résultat optimal : les angles des projecteurs sont décalés, les ampoules de différente intensité sont échangées. Pendant les prises, le directeur de la photo a l’œil vissé sur le combo, guettant un flare malvenu.

Un travail intense

Le rythme de tournage est très intense. Lors de cette semaine passée dans le décor du 36, les heures supplémentaires se sont ajoutées à la journée pratiquement tous les jours. L’actrice Gwendoline Hamon, qui reprend son personnage d’Isabelle Corey nous confirme que sur ce tournage, les journées de 14 heures n’étaient pas rares. C’est beaucoup, d’autant plus qu’il faut jouer des situations dures. La veille de notre présence sur le tournage, Gwendoline Hamon tournait une scène d’interrogatoire sur une suspecte, qu’elle devait gifler. Il faut que le résultat soit réaliste. Il faut aussi multiplier le geste autant de fois qu’il y a de prises. On peut se demander qui souffre le plus dans ces cas-là : celui qui reçoit ou celui qui doit frapper ?

Dans ces conditions, pas étonnant que dès que les caméras s’arrêtent de tourner, l’ambiance change du tout au tout sur le plateau. Vannes de comédiens et blagues potaches s’enchainent, histoire de détendre l’atmosphère.
Au milieu de tout cela, le réalisateur Thierry Petit reste un ilot de calme et de grande concentration impressionnant. Ces quatre épisodes se tournent en une semaine de moins que ceux de la première saison. L’ambition visuelle, notamment du côté des scènes d’action, a plutôt monté d’un cran. Le paradoxe créé des conditions éprouvantes pour les corps et les esprits, et Thierry Petit nous confirme qu’il sera difficile à l’avenir d’espérer renouveler ces conditions tout en obtenant la même qualité au final.

Parce que l’ambiance détendue sur le plateau n’empêche pas l’implication, bien au contraire. L’équipe est très investie. Il règne ce sentiment d’être face à un projet pas tout à fait comme les autres. Gwendoline Hamon nous confirme qu’il y a un vrai plaisir pour les comédiens de travailler sur ces scénarios de Simon Jablonka, qui placent la barre plus haut que la première saison. Les nouveaux épisodes seraient plutôt moins bavards, notamment.

La saison 2 commence à peu près deux ans après la fin de la saison 1. Le personnage de Yach, joué par Frédéric Diefenthal, sort de prison. Il n’est plus flic, il ne le sera plus. Il va devoir se reconstruire et apprendre à vivre avec ça, lui qui a toujours vécu pour son métier. Constantine (Yan Sundberg) lui est toujours en poste, et il se démène pour arrêter un grand parrain qui est joué par Olivier Marchal. Évidemment, les routes de nos deux personnages vont se croiser autour de ce truand qui voit le créateur de la série, avec laquelle il a eu la relation compliquée que l’on sait lors de la difficile production de la première saison, revenir la soutenir. Cette fois devant les caméras.

Le tournage vient de s’achever. Cette suite prometteuse est attendue sur les écrans de TF1 d’ici à la fin de l’année.

Galerie photo exclusive

Le directeur de la photographie José Gerel nous emmène dans les coulisses de la saison 2 de « Flics » via ces photos exclusives prises au fil du tournage.

Toutes les photos : © José Gerel. www.josegerel.com

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