Olivier Assayas remet sur le tarmac le terroriste Ilich Ramirez Sanchez, dit Carlos

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Tarmac du Bourget, un aéroport au Nord de Paris. Des centaines de personnes s’affairent, certaines en pattes d’eph’ de velours marron et chemises seventies, communiquant via portable et talkie-walkie. Elles tournent quelques-unes des scènes d’une super production écrite et réalisée par Olivier Assayas. Une fresque monumentale (trois films de 90 minutes), qui sera diffusée sur Canal+ cette année puis sur Arte. Titre provisoire: «Carlos, le prix du Chacal». L’histoire d’Ilich Ramirez Sanchez, dit Carlos, terroriste d’extrême gauche devenu mercenaire. De 1970 à 1994, date de son arrestation, il a été vu dans les médias du monde entier, tuant policiers, trafiquant des armes, prenant en otage des ministres, bossant pour plusieurs «clients», dont la Lybie, la Palestine, la Syrie.

Décalque de Carlos

Celui qu’Assayas a choisi pour incarner Carlos fait l’unanimité. Attablés pour le déjeuner, ses comparses pronostiquent qu’il «va décoller en Europe, comme Javier Bardem». Il s’appelle Ramirez, comme Carlos, et est Vénézuélien, comme Carlos. Son prénom: Edgar.

Dans la loge maquillage, l’acteur, physique massif et regard azur, a éteint son iPod pour parler, en français, en anglais ou en espagnol, avec une facilité déconcertante. «Le rôle de Carlos m’a tout de suite attiré car il est contradictoire: au Venezuela, certains le voient comme un héros, d’autres comme un terroriste blâmable». Pour aborder les 25 années de Carlos que décrit la fiction, Edgar Ramirez a d’abord dû maigrir. Puis devra s’atteler à prendre entre dix et vingt kilos pour coller au profil de son personnage devenu si gras qu’il avait voulu se faire liposucer.

Sur le tarmac, une femme veille: Antoinette Boulat, la directrice de casting, regarde le résultat en action. Elle trouve «démente la coïncidence entre Edgar et Carlos».

Dissocier le baratin de la réalité

C’est Daniel Leconte, auteur du documentaire «C’est dur d’être aimé par des cons» et producteur de films – dont celui, diffusé récemment, sur Rachida Dati – qui a eu l’idée de mettre en scène ce personnage historique inouï.

«Un personnage dont la pulsion politique est devenue criminelle», ajoute entre deux prises Dan Franck, co-auteur avec Assayas du scénario. Son côté humain? «Il n’en a pas, même si on s’est longtemps demandé si on allait en faire un personnage positif». Sur ce point, la réponse est non. Ce qui intéresse Assayas, c’est davantage la vérité «factuelle» de l’histoire, le «jeu de pouvoirs» autour de Carlos, que l’aspect psychologique du personnage.

Armada d’époque

Pour le cinéaste, la «vérité» n’est pas un vain mot. Malgré le gigantisme du projet (14,6 millions d’euros de budget, 21 semaines de tournage, près de 1.300 figurants dont des Palestiniens et des Libanais, plus d’une centaine de rôles parlés), il met de la précision dans chaque détail. Plan fait, refait, rerefait, rererefait; habits et véhicules d’époque. Comme cet avion, un DC-9 trouvé à Beyrouth, le même modèle que ceux qui volaient en 1975. Un sacré budget avions, d’ailleurs, puisque la location d’un seul d’entre eux coûte entre 25.000 et 35.000 euros la journée.

La production utilise aussi 250 voitures de collection (Tatra, Simca, Volga) qui «jouent» dans le film. Jouent? Oui, «elles ne font pas de la figuration», sourit Raphaël Cohen, producteur exécutif.

Alors que le Carlos fictif tourne, le vrai Carlos, lui, est emprisonné à perpétuité. Son avocate, devenue sa femme, vient d’envoyer une lettre à Canal+: elle voudrait lire le scénario. Scénario jusqu’à présent tenu secret, pour éviter, précisément, les procédures…

Source : www.20minutes.fr / Alice Antheaume

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