Ce soir-là, Hafsia Herzi a beaucoup pleuré et Laurent Stocker a remercié Claude Berri. C’était le 22 février 2008. Les récipiendaires du césar du meilleur espoir, l’une pour La Graine et le mulet, d’Abdel Kechiche, l’autre pour Ensemble, c’est tout, de Claude Berri, ont rempli à la perfection leur rôle de chouchou du moment. Et en ont apprécié les retombées, car le trophée entraîne une recrudescence de propositions. « Surtout des rôles de bègues et d’aristos [ce qu’il jouait dans Ensemble, c’est tout], mais aussi pas mal de choses intéressantes », dit Laurent Stocker. « Souvent l'”Arabe de service”, avec de belles exceptions », dit, de son côté, Hafsia Herzi.
Pour Laurent Stocker, 35 ans dont quinze sur les planches et bientôt huit à la Comédie-Française, ce césar est une « plus-value ». Déjà très occupé par le théâtre, son planning est désormais plein à craquer, entre longs-métrages (Je ne dis pas non, d’Iliana Lolic, avec Sylvie Testud), téléfilms et rendez-vous avec de nouveaux amis. « Hier, j’ai déjeuné avec le producteur Jean-Louis Livi [Un homme et son chien, avec… Hafsia Herzi] : un type formidable. »
Pour Hafsia Herzi, 22 ans et inconnue avant La Graine et le mulet, ce césar est « une assise ». Celle d’une notoriété soudaine transformée en crédibilité professionnelle. Et le petit succès de Française, de Souad El-Bouhati, sorti le 28 mai 2008, a confirmé son attrait sur le public. Du coup, elle n’arrête pas. Le Roi de l’évasion, d’Alain Guiraudie (sortie le 1er juillet), bientôt un tournage avec Béatrice Dalle, un autre avec Emmanuelle Béart, la réalisation d’un court-métrage en mai… « Et au moins un film en langue arabe par an », complète-t-elle, très fière d’avoir obtenu en décembre dernier le « muhr » de la meilleure actrice au Festival de Dubaï. Alea jacta est, comme aurait dit l’autre César.
Source : L’Express – Christophe Carrière