Good evening ladies and gentlemen, and other kinds of people. Oh my heart is full of joy, my body is happy…. Life is…
Intraduisible en français.
Je suis vraiment heureux d’être là. Je me souviens, enfant, je regardais simplement ce spectacle à la télévision et j’étais stupéfait, moi le cht’i, l’enfant du nord par cet étrange rituel du sud qu’on appelle la montée des marches.
Mais où vont-ils donc ? Où montent ils ? ou vont ils ces heureux du jour, ces cadors, ces nantis, ces ensmokingés ? Où vont les arrogants, les fiers ? Où vont les bijoux ? Où vont les coiffures laquées ? Où vont ces jambes interminables avec personne au bout ? Et toi superbe octogénaire au bras d’une enfant russe, où cours-tu ? Et toi qui a laissé les clefs de ton yacht dans la boîte à gants de ta porsche ou vas tu ?
Oui, où mène ces marches ? Où vont les reines d’un soir, les stars de proximité ?
Où vont ces possesseurs de cartes privilèges, silver, gold, platinium, de cartes Jésus Christ ?
Entraînant dans leur sillage des régiments de micros et de caméras aimantés par leurs éclats ;
Ils vont se perdre émerveillés dans les admirables films labyrinthes imaginés par David Lynch.
Ils vont entendre les clochards célestes d’Emir Kusturica, hurler leur scandaleuse joie de vivre.
Ils vont accompagner les héros foudroyés de Maurice Pialat sur la route de la rédemption.
Ils vont découvrir en larmes, jusqu’où peut aller, filmée par Cristian Mungiu, le sens de l’amitié d’une jeune femme roumaine, leur sœur dans l’ordre de la nuit.
Pour avoir kidnappé le grand tapage du monde au profit des beautés les plus singulières, Festival de Cannes Merci.