Jeanne Moreau fête ses 80 printemps et ses 60 ans de cinéma à Angers

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Avant chaque projection, l’actrice présente depuis vendredi dernier au festival n’a pas manqué de rencontrer le public, comme ce fut ainsi le cas dimanche pour “Jules et Jim”, le film culte de François Truffaut. Jeanne Moreau, très en forme, avait prévenu le public. “Je ne vais pas regarder le film. Je l’ai déjà vu. Et en plus, je l’ai fait”, a-t-elle dit avec beaucoup d’humour.

Pas question pour elle de parler de carrière. “Je n’ai pas de carrière, j’ai une vie comme tout le monde. Faire carrière sous-entend avoir une ambition précise, une préméditation. J’ai navigué, comme disait Jean Renoir, tel un petit bouchon au fil de l’eau”, a-t-elle confié dans un entretien à l’Associated Press.

“J’ai juste eu la chance de faire des rencontres très tôt avec de grands réalisateurs. Cette rétrospective à Angers est aussi un témoignage de leurs talents”.

Le délégué général du festival, Claude-Eric Poiroux, ne cache pas sa satisfaction. “Quel plaisir de voir à 10h du matin, une salle de 1.300 places pleine à craquer, des gens qui découvrent sur un grand écran de quinze mètres un film de 1962”. Aucune nostalgie non plus dans ses propos: “Jeanne Moreau m’a dit qu’elle en avait un peu assez de voir sa photo en noir et blanc sur les affiches”.

“Ce qui la caractérise, c’est sa présence dans l’actualité. Elle est d’ailleurs à l’affiche du dernier Amos Gitaï qui sort bientôt (“Désengagement”, le 9 avril). Elle prépare aussi deux autres films”, a-t-il souligné. Et “pendant que nous projetons les chef-d’oeuvre de sa carrière, elle part dans une autre salle pour découvrir de jeunes réalisateurs et de jeunes comédiens. Elle discute ensuite de ce qu’elle a vu avec le public autour d’un café!”.

Un sentiment que partage l’ancien agent des stars Dominique Besnehard: “Elle est tournée vers le futur. Elle ne se regarde pas le nombril. La preuve, elle n’a jamais fait ses mémoires (…) Elle n’a pas eu que des succès populaires car elle a toujours choisi des rôles et des cinéastes, avant de penser à elle et au succès promis d’un film”, a-t-il salué.

Pour Florence Malraux, assistante sur “Jules et Jim”, Jeanne Moreau “s’investit pour un projet artistique avec une équipe toute entière”. Sur le tournage, “c’était la reine républicaine. Elle allait avec moi acheter des accessoires, faisait la cuisine pour dix, avant de tourner”, raconte-t-elle.

Le festival Premiers Plans, qui fête cette année ses vingt ans, a organisé l’hommage à Jeanne Moreau en partenariat avec la Cinémathèque française, qui poursuivra l’événement à Paris (du 6 février au 3 mars), en projetant une soixantaine de films avec l’actrice.

L’an dernier, le festival d’Avignon avait célébré ses soixante ans de théâtre. Elle y avait fait ses premiers pas, avant d’entrer à la Comédie Française qu’elle a quittée en 1952 pour rejoindre le TNP de Lyon, où elle a joué aux côtés de Gérard Philippe.

Au cinéma, elle a séduit tour à tour les plus grands réalisateurs. En 1953, elle a donné la réplique à Jean Gabin et Lino Ventura dans “Touchez pas au Grisbi”, de Jacques Becker. Quatre ans plus tard, elle a tourné avec Louis Malle “Ascenseur pour l’échafaud” et “Les amants” (1958).

Dans les années 60, Jeanne Moreau choisit des metteurs en scène rares, un peu éloignés du cinéma grand public, notamment François Truffaut qui lui a donné un rôle inoubliable dans “Jules et Jim” et plus tard dans “La mariée était en noir”.

Durant toute sa carrière, Jeanne Moreau a tourné avec des réalisateurs de premier plan dont Peter Brook (“Moderato Cantabile”), Michelangelo Antonioni (“La nuit”), Joseph Losey (“Eva” et “Monsieur Klein”), Orson Welles (“Le procès” et “Falstaff”), Luis Buñuel (“Le journal d’une femme de chambre”), ou encore Bertrand Blier (“Les valseuses”).

Elle est également apparue dans “Nikita” de Luc Besson, “La vieille qui marchait dans la mer” de Laurent Heynemann, “L’amant” de Jean-Jacques Annaud, et récemment dans “Le temps qui reste” de François Ozon. Elle sera à l’affiche de “Désengagement” d’Amos Gitaï qui sortira le 9 avril.

Source : Christian Panvert – Associated Press

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