Anne-Séverine LUCAS, Responsable Pôle audiovisuel et cinéma, Gras Savoye Acteon

0
1961
 

Chaque film est un projet à part qui nécessite une attention toute particulière. Premier courtier d’assurance en France, Gras Savoye a développé une approche client fondée sur une analyse approfondie des risques liés au tournage, via un département exclusivement dédié au septième art…

Finance & Cinéma : Quelle place occupe le département cinéma que vous dirigez au sein de Gras Savoye ?

Anne-Séverine Lucas : Le département Cinéma audiovisuel et spectacle de Gras Savoye compte une dizaine de collaborateurs. Mais il nous arrive régulièrement de travailler ponctuellement avec d’autres départements du groupe spécialisés dans tel ou tel sujet d’assurance. Par exemple, le tournage d’un film dans un pays étranger à risque peut nous amener à travailler avec le département « risque politique ».

F&C : Pour quels risques les producteurs vous sollicitent le plus ?

A.-S. L. : Pour tout ce qui est cinéma/fiction, la garantie essentielle pour un producteur est la garantie annulation, quand leur film doit être abandonné ou reporté pour une raison extérieure à leur volonté (accidentelle). A côté de cela, il existe une multitude de risques à couvrir : indisponibilité d’un acteur essentiel ou d’un bien essentiel au tournage d’un film. Par exemple, la caméra qui tombe et ne marche plus (encore pire si c’est dans un pays étranger). Cela peut engendrer, en plus du coût de réparation ou de remplacement, des frais supplémentaires au tournage, car chaque journée a un coût.

Il y a aussi de ce que l’on appelle le risque de « support audiovisuel » (pellicule ou numérique). Si ce dernier est endommagé ou perdu cela peut engendrer soit des coûts de restauration, ou, si le support est devenu totalement inutilisable, des coûts de retournage et donc des frais supplémentaires. Il faut alors parfois récupérer des studios qui ont été rendus, reconstruire un décor, retourner sur lieu du tournage parfois éloigné, etc. Par mesure de prévention, on demande un développement régulier des rushs, mais il n’est pas toujours possible de le faire aussi régulièrement qu’on le souhaiterait !

On propose aussi évidemment des assurances de responsabilité civile ou dommage pour le matériel, costumes accessoires, etc. Cela peut paraître secondaire mais peut engendrer de grosses pertes. Par exemple, s’il faut refaire une série de costumes d’époque, outre le coût de re-fabrication, il faut encore prendre en compte les jours de tournage perdus et à refaire !

Enfin, il existe d’autres types de couvertures comme les rapatriements assistance, l’individuelle accident, les risques de guerre, de transport de fond, l’assurance de bijoux pierres précieuses, d’oeuvres d’art, etc. Bref, du sur-mesure film par film, ce qui nécessite une lecture de chaque scénario et un dialogue entre le directeur de production et/ou producteur et la personne en charge d’analyser les risques chez nous.

F&C : Y a t-il des risques que vous refusez de couvrir ?

A.-S. L. : A priori on étudie tous les risques qu’on nous demande de garantir. Les refus sont rares, mais il nous arrive par contre de devoir apposer certaines conditions.

F&C : Combien de films assurez-vous chaque année ?

A.-S. L. : Nous assurons 400 documentaires et courts métrages et quasiment une quarantaine de films par an, sans compter les fictions. La prime d’assurance tourne autour de 1,1% du budget assurable du film. Elle peut aller bien au-delà selon les garanties nécessaires et le type de risque à assurer.

F&C : Dans les films à gros budget, vous arrive t-il de vous associer à d’autres compagnies d’assurance ?

A.-S. L. : Nous ne sommes pas assureur mais courtier d’assurance. Nous plaçons et répartissons les risques dans différentes compagnies d’assurance. Nos clients sont les producteurs et les directeurs de production, et nous essayons de trouver pour eux les meilleures garanties possibles en mettant en concurrence plusieurs assureurs. Nous travaillons donc régulièrement avec différents assureurs. L’objectif étant de répondre le mieux possible, et au meilleur coût, aux besoins de notre client.

Par ailleurs, Gras Savoye est le premier courtier d’assurance en France, ce qui nous donne un atout en matière de négociation avec les assureurs de la place. Notre couverture géographique nous donne également un atout, lorsqu’il s’agit de couvrir des tournages à l’étranger ! En effet, dans ce cas nous avons besoin de relais de garantie (certaines garanties ne peuvent pas se prendre de France, comme les véhicules par exemple), et notre réseau de 33 implantations directes à l’étranger et plus de 100 avec notre partenaire Willis, nous permet de couvrir des films un peu partout dans le monde.

F&C : Quels conseils donner à un jeune producteur souhaitant assurer son premier film ?

A.-S. L. : Tout d’abord, je lui conseillerais de rencontrer son courtier spécialisé en cinéma et audiovisuel, de prendre en considérations toutes les notions d’assurance dont il va avoir besoin pour son film, et de bien regarder le contenu des garanties qui lui seront proposées. Notre rôle est celui d’intermédiaire (entre notre client et les assureurs) mais aussi et surtout de conseil. Chez Gras Savoye, nous favorisons les rencontres avec nos clients et prospects, nous sommes là pour çà, pour les écouter et leur expliquer quelles sont les garanties dont ils pourraient avoir besoin, quelles pourraient en être les restrictions et leur faire les propositions tarifaires les plus adaptées et avantageuses.

Annexes :

Assurance des risques liés au tournage :

Indisponibilité des personnes, des biens et locaux

Garantie du support

Garantie des mobiliers de décors, accessoires et costumes

Garantie des appareil techniques

Responsabilité Civile Professionnelle

Transport de fonds

Véhicule de jeu

Individuelle accident

Rapatriement assistance

Weather day

Erreur ou omission, garantie de bonne fin

Exemples de films sur lesquels Gras Savoye est intervenu :

« Malabar Princess », de Gilles Legrand

« Indigene », de Rachid Bouchareb

« Ne le dis à personne », de Guillaume Canet

« Danse avec lui », de Valérie Guignabodet

« L’ennemi intime », de Florent Emilio Siri

« Caramel », de Nadine Labaki

« Odette Toutlemonde », d’Eric-Emmanuel Schmitt

« Pars vite et reviens tard », de Régis Wargnier

« Détrompez vous », de Bruno Dega et Jeanne Le Guillou

Gras Savoye partenaire du cinéma

Le courtier a choisi de soutenir les jeunes créateurs en étant notamment à l’origine de plusieurs initiatives :

– Deux prix du court métrage, récompensant de jeunes réalisateurs. L’un est remis en partenariat avec La Quinzaine des Réalisateurs lors du Festival de Cannes et l’autre dans le cadre du prestigieux prix Jean Vigo.

– Le prix Gras Savoye de composition de musique de film, mettant à l’honneur des compositeurs qui se consacrent au 7ème art. Ce prix est remis dans le cadre du Festival Musique et Cinéma d’Auxerre.

Source : www.finance-cinema.com

Si vous voulez connaître le calendrier de mes sessions de formations, allez sur Dirprod Formations.

Mes principales formations :

Créer sa boîte de prod !
Produire un documentaire pour la télé.
Directeur de production pour le cinéma, les indispensables.
Directeur de production en fiction télé, les indispensables.

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here