Xavier Gens : retenez bien ce nom, car l’homme fait figure d’exception parmi les jeunes réalisateurs français. Originaire de la région de Nice, tombé dans la marmite du cinéma dès son enfance, traumatisé par des films comme Les Dents de la mer, L’Exorciste ou Mad Max, il a tourné adolescent ses premiers films en vidéo, dans son jardin, avec ses potes de lycée (le syndrome Peter Jackson ?). Plus tard, faute de pouvoir s’offrir des études dans une école de cinéma, il devient stagiaire sur des films tournés sur la Côte d’Azur. Il apprend le métier sur le tas, gravit les échelons et entame une carrière de réalisateur de vidéoclips. En 2006, le court-métrage Au petit matin est remarqué par la critique et couronné par le grand prix du court-métrage au Festival du film policier de Cognac. Sa carrière décolle. Il met en scène Frontière(s) (avec Samuel Le Bihan et Estelle Lefébure), survival hargneux et gore qui se veut un hommage français à Massacre à la tronçonneuse. La sortie du film en salles n’est même pas encore programmée qu’il est parachuté sur un projet hollywoodien d’envergure : l’adaptation du jeu vidéo Hitman, racontant les aventures d’un tueur à gages implacable. L’intéressé commente cette acrobatie peu courante dans la profession : « C’est Luc Besson qui m’a proposé de réaliser Hitman juste après avoir vu Frontière(s). Le montage de ce dernier s’est fini en novembre 2006, le mixage en février 2007 et je suis parti tourner Hitman en mars. EuropaCorp (le studio de Luc Besson, distributeur de Frontière(s) et de Hitman, ndlr) m’a vraiment poussé à procéder ainsi parce que le succès éventuel de Hitman pouvait aider Frontière(s) à se vendre sur mon nom à l’étranger. Car, avec un film d’horreur comme Frontière(s), on vise davantage le marché international que le seul marché français. »
Finalement, le second, Hitman *, sera sorti avant le premier (en salles le 19 janvier). Il se révèle un produit sans âme et formaté, au contraire de Frontière(s), efficace film d’horreur, parfois maladroit mais toujours sincère. Un grand écart qualitatif qui s’explique sans doute par le véritable parcours du combattant qu’a vécu Xavier Gens ces deux dernières années. Le rescapé se souvient : « Pour Frontière(s), j’ai été confronté à un producteur qui a transformé le tournage en épreuve de force. Par exemple, la veille du tournage, on m’apprend que le film n’est plus interdit aux moins de 16 ans comme convenu, qu’il va falloir mettre la pédale douce sur la violence et livrer un montage interdit aux moins de 12 ans, alors que j’avais organisé tout mon film en fonction de l’interdiction aux moins de 16 ans. Tout s’était négocié dans mon dos, on m’a mis devant le fait accompli au dernier moment. Du coup, je me débrouillais pour tourner les séquences gore en cachette, la nuit, avec une équipe réduite. Je ne remercierai d’ailleurs jamais assez les techniciens d’avoir accepté ces horaires démentiels. » Heureusement, à la fin du tournage, EuropaCorp et Luc Besson entrent en jeu, ramènent le film dans leur giron et autorisent Gens à sortir son montage interdit aux moins de 16 ans. Puis l’orientent vers le projet Hitman. Qui va s’avérer une nouvelle épreuve. « Hitman, c’est l’inverse de Frontière(s), affirme Gens. On m’a laissé totalement libre pendant le tournage. Mais quand j’ai montré mon montage aux gens de la 20th Century Fox, tout a changé. Soudain, ils ne voulaient plus de ma version, jugée trop violente, trop élaborée. Ils ont fait basculer le film vers quelque chose de plus grand public, de moins sophistiqué. Je n’ai pas pu les en empêcher, et ils ont nommé un nouveau monteur pour m’aider à reformater le film selon leur volonté. » Xavier Gens n’en dira pas plus. Mais, sur le net, certaines sources avancent que le réalisateur français aurait été purement et simplement viré par la Fox. Le studio américain aurait fait retourner certaines séquences et modifié le montage du film sans lui. D’où l’impression étrange que Hitman n’est pas réalisé par le metteur en scène de Frontière(s)…
Après une période d’abattement, Xavier Gens s’est lancé dans un nouveau projet passionnant (celui de la reconnaissance ?). Vanikoro évoquera le naufrage du navigateur Lapérouse en 1788 au large des îles Salomon et imaginera les déboires des survivants, réfugiés sur une île habitée par une peuplade cannibale. Une onéreuse production française – tournée en anglais et coproduite avec l’Angleterre, l’Espagne et les Etats-Unis – dont le tournage devrait débuter fin 2008 en Nouvelle-Calédonie ou à la Réunion. Philip Seymour Hoffman et Viggo Mortensen sont annoncés au générique. Assurément l’un des événements cinéma de l’année 2009. On vous l’a dit : Xavier Gens, un nom à retenir.
* Film d’action, avec Timothy Olyphant, Dougray Scott et Olga Kurylenko (en salles depuis le 26 décembre 2007).
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Crâne rasé, code barre tatoué sur la nuque, costume noir, chemise blanche et cravate rouge : l’agent 47 est le plus mystérieux et le plus insaisissable des tueurs professionnels. Réputé pour la minutie avec laquelle il va jusqu’au bout de ses missions, il obéit toujours à un protocole strict : extrême vigilance, extrême discrétion et extrême soin apporté à l’exécution de ses contrats. Patience et détermination sont ses deux armes de prédilection. Rien ne l’arrête. Sa signature : l’absence de preuves. Sa spécialité : disparaître sitôt sa mission accomplie. Un vrai fantôme, obligé de se découvrir le jour où Belicoff, candidat aux élections russes, lui tend un piège. Avec Interpol, les services secrets russes et trois tueurs de sa propre agence à ses trousses, l’agent 47 est contraint de briser son propre protocole pour mener à bien sa mission…
Source : LE FIGARO / Arnaud BORDAS
Casting complet
Réalisateur
Xavier Gens
Acteurs
l’Agent 47 Timothy Olyphant
Mike Whittier Dougray Scott
Nika Boronina Olga Kurylenko
Yuri Marklov Robert Knepper
Mikhail Belicoff Ulrich Thomsen
Jenkins Michael Offei
Udre Belicoff Henry Ian Cusick
General Kormarov Christian Erickson
Bwana Ovie Eriq Ebouaney
Capitaine Gudnayev Joe Sheridan
Smith Jamison James Faulkner
Hitman n°2 Jean-Marc Bellu
Hitman n° 4 Nicky Naude
Hitman n° 6 Loïc Molla
un prisonnier attaché Youssef Diawara
un trafiquant d’arme Patrick Ligardes
la fille triste Anca Radici
Mr. Price Peter Hudson
le vieux chef du SUV Cyril Gueï
John le Russe Ivan Yurukov
Production
Producteur Chuck Gordon / Adrian Askarieh / Luc Besson / Pierre-Ange Le Pogam
Coproducteur Daniel Alter
Producteur exécutif Janos Flosser
Scénario
Scénariste Skip Woods
D’après les personnages créés par Rasmus Guldberg-Kjaer
Equipe technique
Directeur de la photographie Laurent Bares
Compositeur Geoff Zanelli
Monteur Carlo Rizzo / Antoine Vareille
Directeur artistique Johann George
Chefs décorateurs Véronique Mélery / Jacques Bufnoir
Costumier Olivier Beriot
Superviseur des effets spéciaux Philippe Hubin
Effets spéciaux Jean-Christophe Magnaud / Kevin Carter
Réalisateur de 2nd équipe Olivier Megaton
Directrice du casting Bouchra Fakhri
Cascadeurs Seydina Baldé / Astou Vedel
Choregraphe Gregory Loffredo
Coordinateur des cascades Franz Spilhaus