En tournage à Nice, Jean-Paul Rouve réveille la légende Spaggiari

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“Oui, oui, il a atterri sur la voiture et il a déformé le capot, pareil. Sauf qu’il n’est pas parti à droite mais à gauche, vers la mer”: perchée sur la pointe des pieds, Nelly Rainaut ne perd pas une miette de la reconstitution de la scène qui s’était déroulée à quelques mètres d’elle il y a trente ans, le 10 mars 1977.

Moins d’un an après avoir marqué l’opinion en dérobant 50 millions de francs (l’équivalent aujourd’hui de 25,48 M EUR) dans une succursale de la Société Générale atteinte via les égouts et un tunnel artisanal, Albert Spaggiari frappait un nouveau coup en échappant à la justice qui venait de l’arrêter.

“Spaggiari, c’est le fait divers n°1 de la Côte d’Azur, ici tout le monde connaît cette histoire par coeur !”, s’enflamme un autre spectateur du tournage qui se déroule à Nice durant une semaine.

Pour Jean-Paul Rouve, ancien membre de la troupe d’humoristes des Robins des bois, Spaggiari, c’est “un type qui fait partie de (ma) culture, de (mon) imaginaire”: “j’ai commencé à y penser il y a deux ans, avant de me lancer dans l’écriture du scénario avec Benoît Graffin”.

De fil en aiguille, l’interprète de “Podium” et de “Monsieur Batignole” a décidé de jouer le rôle du cambrioleur à rouflaquettes tout en passant derrière la caméra pour la première fois. La sortie du long-métrage est prévue au printemps 2008.

Contrairement aux “Egouts du paradis”, le film tiré en 1979 par José Giovanni du livre homonyme de Spaggiari, Jean-Paul Rouve ne centrera pas l’action sur ce week-end de juillet 1976 passé à vider les 337 coffres de la banque.

“Ce n’est pas tant l’histoire du casse qui m’intéresse que la personnalité de Spaggiari, sa mégalomanie, son désir de reconnaissance. Au lieu de chercher à se faire oublier, comme tout braqueur, il n’aspire qu’à jouer les vedettes. A croire que c’était la seule raison du casse”, estime l’acteur-réalisateur.

Livres, interviews écrites ou télévisées ont jalonné la cavale sud-américaine du truand médiatique comme autant de petits cailloux lancés contre l’anonymat. “Spaggiari aujourd’hui, il ferait un disque, un blog, une émission de Delarue, n’importe quoi pour faire parler lui ! C’est le côté tragi-comique du personnage”, confie Jean-Paul Rouve qui a construit le film autour des rencontres-confessions de Spaggiari et d’un journaliste de Paris-Match interprété par Gilles Lelouche.

“Malgré ses côtés sombres, ses années d’Indochine, ses amitiés OAS, vous n’arrivez pas à le trouver antipathique”, soupire le réalisateur.

“Finalement, il y a beaucoup d’ironie dans ce qu’il a fait”, approuve Michèle Desacy, une Niçoise qui guette le saut du cascadeur employé pour la scène de l’évasion. “A l’époque, ça m’a amusé de l’imaginer festoyant avec son équipe dans la salle des coffres (selon la légende, ndlr). Tout ça, sans un coup de feu”.

Le film devrait d’ailleurs s’intituler “Sans arme, ni haine, ni violence”, reprise des termes du message laissé par Spaggiarri sur un mur de la banque. Il est mort en 1989, en Italie, après douze années à se déguiser et à fuir, mais en entrant dans la légende.

Source : AFP

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