Fortis met un pied sur la Croisette

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Le Festival de Cannes célèbre son soixantième anniversaire, Fortis Mediacom Finance souffle sa première bougie. Et les deux le font avec le même film : “My Blueberry Nights” de Wong Kar-wai, qui fait l’ouverture de l’événement.

C’est il y a un an, précisément sur la Croisette, que le contact s’est fait entre le réalisateur de “In the Mood for Love” et Didier Kunstlinger, président de Fortis Mediacom Finance (FMF). A l’époque, cette filiale du groupe belgo-néerlandais dédiée au financement des industries cinématographiques et audiovisuelles, n’est pas encore totalement constituée – elle ne le sera qu’en septembre. Mais via Fortis House, dont il assure avec Jean Garbois la direction générale, Didier Kunstlinger peut s’engager à contribuer au financement en trésorerie du film. FMF met en place des crédits pour les entreprises de distribution ou d’exploitation de cinéma, gère le financement de productions cinématographiques et joue aussi un rôle de conseil dans ce domaine. Partant de ces trois axes, FMF peut monter des opérations d’ingénierie financière pour le montage de production ou étudier l’adéquation entre le coût et le financement d’un projet ou la capacité du producteur à mener le projet à terme. Un rôle classique de banquier dans une opération de crédit ou d’investissement financier, mais appliqué spécifiquement au cinéma et à l’audiovisuel – secteur où Didier Kunstlinger peut se vanter d’une expérience de 25 ans. “Nous nous adressons aussi bien à des entreprises de production jeunes qu’à des groupes de dimension internationale comme Gaumont ou Europa Corp. (NdlR : la société de Luc Besson) “, précise Didier Kunstlinger.

Pas de catégorisation

Fortis Mediacom Finance est venu rejoindre deux autres établissements spécialisés dans le financement du cinéma et de l’audiovisuel : Coficiné et Cofiloisirs – dont M. Kunstlinger fut d’ailleurs PDG jusqu’en juin 2005. Ce qui différencie FMF de ses prédécesseurs, ancrés sur le territoire français, c’est une volonté de positionnement international – entendez : essentiellement européen. Un point qui devrait tout particulièrement intéresser les producteurs belges, qui regrettent régulièrement l’inexistence en Belgique d’opérateur de ce type.

En moins d’un an d’activité, FMF a participé au financement d’une quinzaine de productions et, outre le film de Wong Kar Wai, elle est partie prenant de trois autres films présents à Cannes : “Paranoïd Park” de Gus Van Sant, également en compétition officielle, “Mon frère est fils unique” de Daniele Luchetti et “L’avocat de la terreur”, documentaire de Barbet Schroeder. Des films “pointus”, mais Didier Kunstlinger souligne que, à Cannes, c’est logique. FMF ne fait pas de catégorisation – parmi d’autres projets en cours : “Le deuxième souffle” d’Alain Corneau ou “Océan”, le quatrième volet de la saga naturaliste de Jacques Perrin (” Le peuple migrateur”). “En France, les établissements financiers spécialisés comme Fortis Mediacom Finance ne s’attachent pas au style du film ou ne sont pas concernés par la capacité de succès du film.” Ils peuvent aussi bien soutenir un film à fort potentiel commercial qu’un film d’auteur radical – à l’époque où Didier Kunstlinger la présidait, Cofiloisirs a contribué à “L’Enfant” des frères Dardenne.

Faire jouer le réseau

Ce qui importe, comme pour tout crédit, c’est la solidité du dossier présenté par le client – FMF ne joue pas au coproducteur : elle reste une banque. “Pour le dire de façon un peu brutale, on préférera un sujet médiocre mais bien financé à un bon sujet mal financé. Mais, s’empresse d’ajouter M. Kunstlinger, dans le cas de ce dernier, on ouvrira des portes car nous avons un réseau de connaissances et de contacts dans le secteur et nous faisons jouer ce réseau.” Et, bien sûr, à l’inverse, “dans l’analyse que l’on fait, la qualité du sujet, la qualité du réalisateur, aideront aussi à nous faire évoluer vers une ouverture de crédit.” De toute façon, il n’y a pas de modèle absolu : “la particularité de ce secteur, c’est que les activités n’y sont pas répétitives”. A chaque film son crédit, en somme.

Source : Alain Lorfèvre / www.lalibre.be

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