Un producteur télé condamné pour la rémunération occulte d’actrices

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Pour travail dissimulé (absence de fiche de paye et de contrat de travail), M. Remilleux a été condamné à dix mois avec sursis et 40.000 euros d’amende, et M. Vignier, jugé complice (dissimulation de dépenses via des fraudes comptables), à six mois avec sursis et 7.000 euros d’amende.

Les deux hommes ont été relaxés des poursuites pour abus de confiance.

En outre, le jugement devra être publié dans l’hebdomadaire Paris Match.

Enfin, Angel Production (ex-JLR Productions, rebaptisée après son rachat par le groupe Lagardère) obtient un euro pour le préjudice moral.

En avril 2005, le parquet de Nanterre avait ouvert une enquête préliminaire, après un signalement du groupe Lagardère portant sur des factures litigieuses, mentionnant les noms de Catherine Deneuve et Carole Bouquet, au sein de Angel Productions.

Le règlement de ces factures – 7.600 euros remis en liquide à Mme Bouquet, 56.400 euros facturés par Mme Deneuve pour des travaux d’embellissement de sa résidence et des vêtements – a servi à obtenir la présence des deux actrices dans des émissions de télévision, “Saga” (TF1) pour la première, et “20H10 pétantes” (Canal +) pour la seconde.

Le parquet avait décidé de ne pas poursuivre les actrices dans l’affaire.

Une autre facture litigieuse portait la mention “cadeau Lagerfeld”. Le couturier a été mis hors de cause, la facture – fausse – ayant couvert l’achat d’une montre à 10.000 euros pour le directeur général de Angel Productions, Laurent Menec.

“Non, il n’est pas habituel de rémunérer des stars pour passer à des émissions (…) Mais il se trouve que certaines personnalités de grande notoriété considèrent qu’elles doivent être rémunérées”, a raconté M. Remilleux.

Ainsi, concernant Mme Deneuve, “je lui ai téléphoné, elle me dit +je ne fais jamais d’émission, je ne viens pas à la télé…+, en bref +c’est 300.000 francs+”, a-t-il expliqué.

Quant à Carole Bouquet, “elle a exigé au tout dernier moment 50.000 francs, 24 heures avant le tournage de +Saga+ en Sicile”. Dans les deux cas, “c’était à prendre ou à laisser”, a-t-il affirmé.

Le procureur Catherine Sorita-Minard a épinglé “des pratiques rarement établies au grand jour, taboues (…) et pourtant les petits cadeaux sont légion”. “Ce qui est étonnant, c’est que la dénonciation de ces pratiques vient du milieu même (le groupe Lagardère, ndlr) qui y recourt”, a-t-elle ajouté.

M. Remilleux a dénoncé “une vengeance professionnelle d’Arnaud Lagardère”.

Source © 2007 AFP

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Catherine Deneuve aime l’argent de Khalifa mais pas Khalifa !

Pour le journal français le Monde, qui s’associe à la célébration des cinquante années de cinéma de la star, il y a bien une « méthode Deneuve » qui gère aussi bien son image, ses biographies, son argent et sa carrière.

Pour les Algériens, l’icône française est surtout un épisode de l’affaire Khalifa et la « méthode Deneuve » consiste à expliquer qu’elle ne regrette pas d’avoir pris l’argent du Golden-Boy mais de l’avoir fréquenté.

Dans un double article qui salue l’une des plus « solides » actrice française du panthéon de l’hexagone, le journal français a réussi un beau portrait de Catherine Deneuve, présentée comme une belle histoire du cinéma français, une dame discrète et une habile gestionnaire de ses propres « images » publiques.

Le bonheur de l’actrice se résume à sa collection : son immeuble dans le 6ème arrondissement, sa modestie illustrée par son nom dans l’annuaire téléphonique, ses habitudes au restaurant de son quartier, sa fille et sa pugnacité face au « viol » de sa vie privée. Catherine Deneuve, dont la cinémathèque française va fêter à partir du 07 mars la longue rétrospective de carrière, n’aime pas en effet les scandales, les paparazzis, « ces chiens de guerre » comme elle les a qualifié, les patrons de journaux à scandale Khalifa et les dîners avec Abdelaziz Bouteflika. Cité dans le cadre de l’enquête « française » sur Rafik Khalifa en janvier 2005, la star internationale a finit, on s’en souvient, par avouer qu’elle avait joué le jeu de la promotion de cet empire en procès aujourd’hui à Blida, pour une « modique » enveloppe.

Un cachet de 45000 euros affirment certaines sources, un peu moins expliquera un avocat de l’actrice, mais une somme qu’elle avait quand même choisi de ne pas déclarer au fisc de son pays. L’icône française que l’on tente de présenter presque comme une victime de l’escroc algérien, était présente dans la longue liste des stars venues se faire payer la promotion du réfugié londonien. « Le chanteur Sting et son épouse, mais aussi Bono, Patrick Bruel, Gérard Depardieu ou Mélanie Griffith ont eux aussi cédé aux sirènes Khalifa » justifient les auteurs de l’article du Monde. « Ils se sont fait berner, gruger, oui, bien sûr », commente l’ancien ministre socialiste de la culture, Jack Lang. « Certes, lui-même en fut : « Mais moi, ce n’est pas pareil : j’avais été invité par Hervé Bourges… » rapporte, en seconde main, le même journal.

Le comble dans ce plaidoyer de « défense » qui blanchit l’actrice française, reste pourtant cette logique du « si elles avaient su ». « Si elles avaient su, bien des stars – et pas seulement Catherine Deneuve – auraient renoncé à aller à Alger le 28 février 2002, pour le dîner de gala organisé par l’homme d’affaires alors vedette du régime algérien, Rafik Khalifa ! Pas plus qu’elles ne se seraient rendues à Cannes le 3 septembre de la même année, pour fêter le lancement de Khalifa-TV, la chaîne de télévision du golden boy algérien – aujourd’hui poursuivi par la justice, après les faillites en cascade de toutes ses sociétés » poursuivent les auteurs de l’article.

L’enveloppe et l’évasion fiscale n’ayant donné à l’époque sur aucune poursuite pénale, il était presque temps donc de retourner la tendance et de « sauver » l’icône française en la présentant comme une victime de « l’algérien », autant que les milliers de petits déposants de cet empire et ses clients et épargnants algériens. Les regrets de Catherine Deneuve, « n’est pas d’avoir touché de l’argent pour sa prestation » selon le Monde. « Non, ce qui l’ennuie surtout, dans l’affaire Khalifa, ce n’est pas l’argent. A Alger, explique-t-elle, lors du fameux gala organisé à l’issue d’un match de football entre l’OM et l’équipe nationale algérienne, « il ne devait pas y avoir Bouteflika.

C’était un événement sportif, mais il a été récupéré politiquement ». Elle, dont les engagements militants sont anciens et discrets, ne l’a pas digéré. « C’était sans doute une erreur d’accepter. On a payé le prix ». Pas en argent puisqu’elle a quand même encaissé l’enveloppe autant que les autres stars, mais en « image », ce qui reste presque un luxe face aux drames des victimes algériennes de l’empire de Abdelmoumène.

Une acrobatie émotionnelle que de ce coté-ci de la méditerranée on va certes beaucoup apprécier et surtout interpréter comme une belle pirouette de sauvetage médiatique à l’ancienne : c’est la faute à l’arabe, même si cet arabe a payé et bien payé ! Catherine Deneuve concluant que « pour moi, la pureté s’exerce dans mes choix de cinéma », pas ailleurs. On l’aura donc compris.

Source : Kamel Daoud — Le quotidien d’Oran

Le lien pour lire l’article du Monde : ici