Un pas en avant, trois pas en arrière! Le dossier de la convention collective cinéma a connu la semaine passée de nouveaux développements qui, à défaut de clarifier le débat, permettent de tracer une nouvelle ligne de front entre syndicats de producteurs et de salariés. Du côté des ouvriers et techniciens, le SNTPCT et la CGT ont réussi à maintenir un bon niveau de mobilisation sur les tournages, à la surprise de beaucoup de productions, sans pour autant obtenir d’avancées concrètes. La proposition de Stéphane Pozderec de signer un accord d’étape sanctuarisant les grilles de salaires actuelles a été rejetée par le SPI et la chambre syndicale des producteurs (cf. ci-dessous) tandis que des divergences de fond commencent à apparaître avec la CGT, cette dernière insistant sur la nécessité d’un accord global dans le cadre d’une convention collective rénovée.
Côté producteurs, le front syndical mis en place ces derniers mois s’est largement fissuré sous le coup des grèves à répétition. Le SNTPCT a obtenu de l’UPF un communiqué qui, “dans un souci d’apaisement”, soutient ses revendications de maintien les “grilles de salaires minima actuelles des ouvriers et techniciens ainsi que les pourcentages de majorations en usage dans la profession”. Ce qui marque, de fait, la fin de la grille salariale commune avancée en novembre par les syndicats. Logiquement, lors de cette réunion, la chambre syndicale ressortait sa première proposition de grille tandis que le SPI se retirait provisoirement du débat. Retour à la case départ!
Une nouvelle étape difficile
Pour les plus optimistes, ce recul n’est qu’apparent et ouvre une nouvelle étape dans la négociation. Selon eux, les tensions de ces dernières semaines auraient permis, chez beaucoup de producteurs, une prise de conscience de l’importance du dossier et de la nécessité d’arriver à un accord. Dans le même temps, elles auront permis d’invalider les options les plus extrémistes?: grille de salaires à -25% ou maintien des barèmes actuels. Dans ce contexte troublé, la réunion de négociation de vendredi dernier, dont beaucoup craignaient qu’elle aboutisse à une rupture entre syndicats de salariés et de producteurs, s’est, de l’avis général, plutôt bien passée. Mieux, elle se serait terminée sur un quasi-consensus autour de la nécessité d’avancer sur le dossier. Un communiqué commun, actuellement en cours de rédaction entre syndicats producteurs et de techniciens, pourrait sortir dans les prochains jours. Il poserait les bases de la difficile équation à résoudre?: maintien des niveaux de rémunération actuels et respect des films à l’économie fragile, mise en conformité avec la durée légale du travail et prise en compte des spécificités de la production cinématographique. Reste à inventer les solutions concrètes capables de résoudre cette impossible équation. Et tout le monde d’en appeler à l’intervention des pouvoirs publics, que ce soit au travers de la réalisation d’une étude sur la réalité des pratiques salariales dans le cinéma ou par l’engagement d’une réflexion sur de nouveaux mécanismes de régulation intégrant la question sociale.
Dans ce contexte, l’absence de représentant du CNC à la réunion de vendredi dernier a été mal perçue par beaucoup de participants. Car, in fine, il s’agit bien ici de bâtir les fondations sociales sur lesquelles va s’appuyer l’édifice de la diversité culturelle dans les prochaines décennies. Un dossier qui devrait intéresser au premier chef les pouvoirs publics.
Source : P. Caradec et S. Drouhaud / Le Film Français – jeudi 15 mars 2007
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