Conflit sur la rémunération des techniciens du cinéma

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Régisseurs, monteurs ou chefs costumiers se sont mis
en grève le 7 mars, perturbant une bonne vingtaine de tournages. Rebelote le 8
mars. C’est la troisième vague de grèves depuis l’automne 2006. D’où l’inquiétude
qui gagne les employeurs.

L’objet de la discorde est la négociation de la convention collective du cinéma,
qui n’avait été signée que par un seul syndicat patronal, la Chambre syndicale
des producteurs. Le gouvernement a souhaité que la convention soit étendue
à tout le secteur, en brandissant le bâton : à défaut, les employeurs ne pourront
pas embaucher d’intermittents. Mais comment établir un salaire minimum
dans un domaine aussi hétérogène, où coexistent grosses productions, courts
métrages et films d’auteur ?

« Les enjeux sont multiples : préserver les salaires des techniciens et rendre
possible la production des films tout en maintenant leur diversité », résume
Marc-Olivier Sebbag, président du Syndicat des producteurs indépendants
(SPI). Dans un univers où se négocient des « petits arrangements entre amis »,
le code du travail s’est mis en travers de la table. Et les relations se sont vite
dégradées avec les cinq organisations patronales : Chambre syndicale des
producteurs, SPI, Union des producteurs de France (UCG, Gaumont, Pathé…),
Association des producteurs indépendants (API) et Association française des
producteurs de films (AFPF).

Les deux principaux syndicats d’ouvriers et de techniciens du cinéma, le SNTRCGT
et le SNTPCT (Syndicat national des techniciens et travailleurs de la
production cinématographique et de télévision), ont dénoncé la proposition
patronale de baisser de 20 % à 30 % les minima salariaux prévus par la convention
collective. Les employeurs ont rétorqué que, en pratique, nombre de salariés
sont déjà payés à ce tarif…

Pour aider au bouclage d’un film, des techniciens acceptent en effet une
rémunération inférieure moyennant, parfois, une sorte d’intéressement aux
recettes du film. « Les techniciens du film Lady Chatterley ont été payés à 90 %
du seuil fixé par la convention. En contrepartie, on leur garantissait 22
semaines de tournage », explique Gilles Sandoz, producteur du film de Pascale
Ferran, primé aux César.

« On ne nie pas complètement cette réalité, mais on veut la transformer. Entre
60 et 80 films par an ne disposent pas d’un budget suffisant pour appliquer la
convention collective », reconnaît Laurent Blois, de la CGT. « Mettons-nous
d’accord sur les minima, et réfléchissons à une politique qui permette aux
producteurs d’atteindre cet objectif », ajoute-t-il. L’une des pistes serait
d’instaurer un système mutualiste au sein du CNC, qui servirait à payer les
minima salariaux. « De l’argent, il y en a. Il est inacceptable que les producteurs
fassent porter le risque d’investissement sur les salariés », résume le président
du SNTPCT, Stéphane Pozderec.

La position des producteurs évolue. L’un d’entre eux décrypte : « C’est un
conflit social et psychologique. Les techniciens sont attachés à la convention
collective, qui leur confère de la valeur. Il ne faut pas désespérer Billancourt. »
Vendredi 9 mars, les parties sont convenues de rédiger une déclaration
commune appelant à la poursuite des négociations sur la base d’une étude du
CNC qui dresserait un état des lieux social, et financier, du secteur. Que les gros
salaires lèvent le doigt…

Source : Clarisse Fabre / Le Monde, 13 mars 2007

Dernière minute

Lors d’une réunion entre
les associations professionnelles
et les syndicats
SNTPCT et SNTR-CGT
qui a eu lieu le lundi 26 mars à
La Fémis, la CSPF
(Chambre syndicale des
producteurs de films)
a dénoncé, le matin même,
la convention
collective qu’elle a été
la seule à signer.
Selon la législation, cette
convention est encore
valable pendant
quinze mois.

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