“Lady Chatterley”, regain d’amour

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Le hasard fait qu’au moment où Lady Chatterley, le film de Pascale Ferran, connaît un important retour de flamme en salle grâce aux cinq Césars qui lui ont été décernés samedi 24 février, la société de son producteur Gilles Sandoz, Maïa Films, est au bord du dépôt de bilan. Sur le premier point, les chiffres avancés par la société de distribution Ad vitam, distributeur du film, sont impressionnants. Sorti en 80 copies en France le 1er novembre 2006, le film avait rassemblé 192 000 spectateurs à la veille de la cérémonie des Césars, date à laquelle n’étaient plus projetées que 30 copies.

L’effet du palmarès aura été immédiat, les entrées passant de 5 000 pour la semaine du 14 au 21 février à 16 553 pour la semaine du 21 au 27. Le mercredi 28 enfin, 89 copies sont distribuées, et le film réalise au dimanche soir 34 000 entrées, soit l’équivalent de sa fréquentation la semaine de sa sortie. Ce score exceptionnel, qui engage le distributeur à ajouter encore seize salles au dispositif, laisse donc espérer à terme un doublement de la mise initiale.

Quant au producteur, sa société Maïa Films va faire l’objet d’un probable redressement judiciaire au mois de mars (au même moment, Gemini, la société d’un autre grand producteur indépendant, Paolo Branco, connaît le même sort), au terme d’une activité souvent saluée mais pas suffisamment rentable.

DÉSENGAGEMENT DES CHAÎNES

Créée en 2001, Maïa Films compte à son actif une vingtaine de titres, dont les remarquables Wild Side de Sébastien Lifschitz (2004), Basse-Normandie de Patricia Mazuy et Simon Reggiani (2004), Etre et avoir de Nicolas Philibert (2002), Les Amants réguliers de Philippe Garrel (2005) et Lady Chatterley, ces trois derniers films ayant été couronnés du prestigieux prix Louis-Delluc, accordé au meilleur film français de l’année.

En dépit du succès du film de Nicolas Philibert, les difficultés du producteur viennent notamment du fait qu’il n’a trouvé aucune filiale cinéma d’une quelconque chaîne de télévision prête à accompagner ses projets depuis deux ans, qu’il s’agisse des Amants réguliers, de Lady Chatterley, J’ai vu tuer Ben Barka de Serge Le Péron (2005) ou Ça brûle de Claire Simon (2006). Ce désengagement des chaînes a exacerbé un surendettement dont Gilles Sandoz reconnaît qu’il est “dû aussi au fait de ne pas avoir voulu entendre les signes du marché et au refus de gérer en bon père de famille”.

A l’avenir, le producteur envisage de produire sans doute moins de films mais “de passer davantage de temps à trouver de l’argent en amont pour un type de cinéma dont le sous-financement devient chronique”.

Source : LE MONDE / Jacques Mandelbaum du 07 mars 2007

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