La France exporte toutes sortes de productions audiovisuelles

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Depuis quelques mois, une mèche blonde sème la zizanie sur les petits écrans anglais. Les jeunes Anglais viennent de découvrir les aventures de Titeuf, le personnage de bande dessinée créé par Zep. L’humour et les frasques de ce garçonnet turbulent, traînant son cartable avec une foule de questions sur les réalités de la vie, ont déjà conquis les télévisions d’une trentaine de pays. À l’image du succès de Titeuf et d’autres adaptations télévisées de bandes dessinées, comme Cédric ou Valérian, les succès littéraires séduisent les télévisions étrangères. Seul gros marché audiovisuel encore imperméable à l’humour ravageur de Titeuf : le Japon, qui, avec ses 120 millions de téléviseurs pour 48 millions de foyers – une moyenne de 300 minutes télévisées regardées quotidiennement par chaque Japonais -, a de quoi attirer les vendeurs français, même s’ils estiment que la Chine et la Corée du Sud sont devenues en quelques années des partenaires audiovisuels tout aussi importants.

Une association unique au monde

Chaque année, Lionel Marty, le représentant de la société française Moonscoop (qui distribue Titeuf à l’étranger), retrouve Alex Korenori de la société TM International (intermédiaire entre les acheteurs japonais et européens) dans le cadre des rencontres entre vendeurs de programmes français et japonais organisées spécialement par TV France International à Tokyo. Depuis sa création, il y a dix ans, celle-ci s’attelle à faciliter la diffusion d’émissions françaises par les chaînes étrangères, notamment grâce à son site internet qui propose plus de 19 000 références en 5 langues.

Cette association unique au monde (qui regroupe environ 150 producteurs et distributeurs exportateurs de programmes audiovisuels français) est financée par le Centre national de la cinématographie (CNC), la Procirep [1], les cotisations de ses adhérents et le ministère des Affaires étrangères. Elle a permis un essor important des exportations tricolores. « En dix ans, les exportations audiovisuelles françaises ont plus que doublé, explique Mathieu Béjot, délégué général de TV France International, en grande partie grâce à l’effet de levier de notre action, car, lorsque nous concentrons nos moyens pour toucher les acheteurs potentiels, l’investissement est rentable. »

Pour se démarquer des rendez-vous internationaux au cours desquels toutes les télévisions du monde se retrouvent dans un certain brouhaha, TV France International organise des rencontres en dehors des sentiers battus pour s’assurer que le public des acheteurs potentiels est le plus captif possible. D’abord embarqués sur un bateau sillonnant les côtes de la Corse au début des années 1990, ceux-ci sont désormais invités une fois par an à Saint-Tropez. Les distributeurs et producteurs de programmes français se déplacent également à l’étranger (Moscou, Pékin, New York, Dubayy… ), notamment dans le cadre de showcases (rencontres) où les télévisions étrangères peuvent avoir, en quelques jours, une idée de la production française dans des secteurs aussi variés que les séries télévisées, la fiction, le dessin animé, les jeux ou le documentaire.

L’engouement pour les séries et l’animation

Depuis quelques années, les petits écrans du monde retransmettent de plus en plus de productions françaises, comme la série Sous le soleil, diffusée depuis plus de dix ans par la chaîne de télévision TF1 et baptisée Saint- Tropez à l’étranger, mais aussi la série policière Julie Lescaut ou l’adaptation télévisée du roman de Jules Renard, Poil de Carotte, ou de celui de Victor Hugo, Les Misérables. Si les œuvres littéraires restent une garantie de succès, la notoriété des acteurs français permet également aux feuilletons de se frayer un chemin dans les grilles étrangères. C’est le cas, par exemple, de la série Fabio Montale qui séduit le public grâce à l’icône internationale Alain Delon. Si l’animation reste le domaine le plus dynamique à l’export (car facile à traduire et destinée à un public jeune, plus captif), le documentaire réussit également une percée intéressante. « Il y a un réel savoir-faire français dans le documentaire, souligne Irene Ann Hamberger, chargée d’acheter des programmes pour la chaîne publique japonaise NHK, un regard et une réalisation à la française, un peu comme il y a un cinéma d’auteur français. » Malgré ces lauriers, le chiffre d’affaires de la production française à l’export a connu un léger tassement ces deux dernières années, en partie parce que les chaînes ont préféré miser sur l’information et le direct à la suite du 11 Septembre et de la guerre en Irak, mais aussi parce que l’explosion des chaînes câblées et satellites a fait baisser le coût de la vente à la minute. Ainsi, si le volume en heures de productions exportées est en hausse, celui des recettes est en légère baisse.

Totally spies, une réussite

Dans ce climat difficile, la société Marathon International tire son épingle du jeu avec des productions conçues dans une perspective internationale et diffusées dans près de 80 pays, comme le plus gros succès de l’animation française à l’étranger, Totally Spies, qui réalise les deux tiers de son chiffre d’affaires à l’export. « Nous avons conçu cette production française avec des intervenants étrangers : des acteurs américains et une postproduction réalisée en Corée. Je pense que la série plaît en partie parce que les personnages sont des filles. Elles ont une apparence très française, des minijupes de couleurs, des talons et un petit béret, mais elles vivent une double vie d’agents secrets et sont basées à Beverly Hills ! », explique Emmanuelle Bouilhaguet de la société Marathon International. Le champ de diffusion des productions françaises est encore voué à s’élargir puisque certaines sont programmées non seulement sur plusieurs lignes aériennes (y compris Singapore Airlines), mais aussi sur les écrans de téléphones portables… Un marché très prometteur.

Élodie Maillot journaliste à France-Culture

Source : http://www.diplomatie.gouv.fr/

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