LE RÉALISATEUR franco-géorgien Gela Babluani à qui tout Hollywood veut acheter les droits de remake du thriller 13 Tzameti primé à Venise et à Sundance, se souviendra longtemps de ce 21 février 2006. «Je négociais au Hilton de la tour Eiffel avec mon avocat Hubert Caillard et les producteurs de la société américaine Plan B quand tout à coup son fondateur et propriétaire Brad Pitt s’est joint à nous.»
Producteur de blockbusters comme Charlie et la chocolaterie, Brad Pitt en jean et tee-shirt noir n’a pas lésiné pour tenter d’emporter l’affaire sous le nez de Robert de Niro, le président de Tribeca Films, et des grands studios hollywoodiens. «Brad Pitt a fait une offre conséquente. C’est très tentant», sourit Gela Babluani. Unique détenteur des droits, ce cinéaste de 27 ans pourrait toucher près d’un million de dollars.
Catherine Zeta-Jones qui rêve de reprendre le rôle de Sophie Marceau dans Anthony Zimmer a, elle aussi, rondement mené son affaire. Adossée au studio indépendant Spyglass (Mémoires d’une Geisha), elle «nous a fait signer un contrat de 45 pages», se félicite le producteur Alain Terzian. «Si le film se fait, nous pourrions nous partager près d’un million de dollars», confie Jérôme Salle, auteur et réalisateur d’Anthony Zimmer. Comme pour Gela Babluani, c’est son premier film. Hollywood versera-t-il autant pour Narco mis en vente par le producteur Alain Attal ? Réponse d’ici à Cannes.
Comme le prouvent La Marche de l’empereur et Joyeux Noël en compétition aux Oscars qui ont lieu demain à Los Angeles, «les grands studios, la Fox, Paramount, Sony et Warner sont très attentifs. Si le pitch est potentiellement international, ils sont capables d’acheter les droits de remake avant le début même du tournage», confirme Frédéric Sichler, directeur général de Studio Canal.
Deux stratégies
Principal intermédiaire des producteurs français auprès de Hollywood et en charge de la gestion d’un catalogue de 5 000 films, il négocie avec les Américains quatre à huit remakes par an. Ce pourrait être cent fois plus, mais «nous refusons beaucoup de demandes car il faut s’assurer que les acheteurs ont la capacité et la volonté de produire le remake. Si le scénario finit au milieu de 15 000 autres dans la bibliothèque d’un studio, vous le neutralisez pendant la durée maximale de l’option, soit trois ans», explique Ronald Halpern, directeur des remakes de Studio Canal.
Pour repérer les films, les studios ont signé des accords de partenariats avec Europa Corp (le studio de Luc Besson), Studio Canal et TF 1 international, les trois principaux vendeurs de remakes. Ils se fient aussi à leurs directeurs de filiales françaises et à leurs agents présents dans les festivals.
Du côté des vendeurs, deux stratégies coexistent. Soit le producteur confie un mandat à un intermédiaire à qui il rétrocède 20% à 25% du montant de la vente finale. Soit le producteur considère que la notoriété du film lui permettra de vendre en direct aux Américains. Ensuite, la procédure varie peu. «Les acheteurs acquièrent une option de douze ou dix-huit mois renouvelable une fois. Le prix de l’option avoisine 10% du prix total, lequel se situe autour de 3% à 4% du devis du film tourné par les Américains», détaille Frédéric Sichler. «Nous ne touchons la somme finale que si le film voit le jour», rappelle Jérôme Salle. Comble du chic : demander un «box office bonus», soit une participation sur les entrées en salle sur le marché américain comme sur l’international.
Source : Léna Lutaud / LE FIGARO – 4 mars 2006
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